Brésil : les ressorts d’une crise politico-judiciaire - © RTBF
Le 13 mars 2016, plus de trois millions de personnes descendent dans les rues de nombreuses villes du Brésil, dans ce qui est certainement la mobilisation la plus massive depuis le mouvement des « direitas já » ("élections directes tout de suite") qui avait défié la dictature au début des années 1980. À mille lieues cependant de ce grand élan populaire qui contribua à renvoyer les militaires dans leurs casernes, plus question ici de réclamer plus de droits, d’avancées démocratiques et de progrès sociaux. Cette foule est venue battre le pavé pour exiger la destitution de Dilma Rousseff, quitte, pour ce faire, à réclamer l’intervention de l’armée.
Le motif invoqué : un prétendu « crime de responsabilité » dont la présidente se serait rendue coupable ; et l’implication « supposée » de son prédécesseur, le toujours très populaire Luis Inácio Lula da Silva, dans le scandale de corruption touchant l’entreprise publique Petrobras. À l’extérieur du Brésil, la plupart des médias reprennent les analyses partiales et partielles d’une presse nationale très engagée auprès des manifestants. Ils adhèrent à la « légitime indignation » des Brésiliens. Ils relaient, sans distance, les accusations portées contre Dilma et Lula, condamnent d’emblée et s’indignent des manœuvres de la présidente visant à éviter une demande de « détention préventive » contre Lula.
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