Les personnes âgées seraient les principaux soutiens financiers des familles

Traduction : Roger GUILLOUX pour Autres Brésils
Relecture : Du ALDON

Une étude réalisée par la Confédération nationale des commerçants (CNDL) et par le Service de protection au crédit (SPC Brésil), révèle que 91% des personnes âgées contribuent au budget familial. Pour 25% d’entre elles, l’apport est égal à celui des autres membres de la famille. 9% seulement n’utilisent pas l’argent de leur retraite pour subvenir aux dépenses de la maison. Cette étude montre également que 43% des Brésiliens de plus de 60 ans sont les principaux responsables du paiement des dépenses courantes, pourcentage qui s’élève à 53% chez les hommes.

Photo : Marcelo Camargo/Agência Brasil

Cette étude a été réalisée auprès de 612 personnes de plus de 60 ans, hommes et femmes de toutes les classes sociales, dans 27 capitales brésiliennes. La marge d’erreurs est de 4%. La même enquête montre également que 66% des personnes âgées ne reçoivent pas d’aide financière de parents, d’amis ou de programmes sociaux.

Une étude publiée à la demande d’Agência Estado [1] en juillet dernier par la LCA Consultores, a révélé que l’an dernier, le nombre de foyers pour lesquels plus de 75% des revenus provenaient des retraites, a augmenté de 12% ; il est passé de 5,1 millions à 5,7 millions.

La crise économique qui a provoqué un fort niveau de chômage, explique l’augmentation du nombre de retraités assumant le rôle de soutien familial. Cependant, selon l’économiste en chef du SPC Brésil, Marcela Kawauti, l’évolution démographique et comportementale de la population brésilienne permet de compléter le tableau :

Dans beaucoup de cas, le revenu des retraités est le seul moyen de subvenir aux besoins d’une famille ayant perdu son emploi, et notamment de garder son logement. Mais l’augmentation de l’espérance de vie des Brésiliens et leur comportement dans cette phase de la vie sont également des facteurs à prendre en compte″, note-t-elle.

Marcela rappelle qu’aujourd’hui, les personnes âgées sont plus actives et ont plus d’autonomie pour travailler plus longtemps, ″que ce soit par nécessité ou parce qu’elles le souhaitent″. En conséquence, ce scénario ne doit pas être analysé de manière conjoncturelle mais plutôt de manière structurelle, en lien avec la réflexion sur la réforme de la Sécurité sociale présentée par l’actuel gouvernement [Temer] et annoncée comme l’une des actions prioritaires du futur Président, Jair Bolsonaro, pour l’année 2019.

En juillet dernier, l’IBGE a diffusé les nouvelles projections d’évolution de la population brésilienne, confirmant les tendances de la transition démographique et du vieillissement de la population. La population en âge de travailler (PIA) au Brésil va continuer à croître jusqu’en 2037, elle culminera alors à 152,9 millions de personnes. Elle est actuellement d’environ 144 millions. Et donc, à partir de 2037, la proportion de retraités commencera à augmenter et il y aura une diminution graduelle du nombre de personnes en âge de travailler.

Dans un article sur le même thème, le professeur José Eustáquio Diniz [2] fait remarquer que le pays dispose encore de 20 ans pour profiter des effets positifs de cette répartition de la population et pour progresser en ce qui concerne le marché, la santé et l’éducation. « Un pays ne peut s’enrichir qu’avant de vieillir. Le Brésil dispose de peu de temps pour montrer qu’il peut avoir un avenir prospère ».

La réforme de la Sécurité sociale doit être envisagée sous cet angle et pas seulement comme une simple réduction de dépenses. Lundi dernier (12/11) le futur ministre de la Casa civil [3] Onyx Lorenzoni a déclaré que le gouvernement maintient l’approche immédiatiste :

« Elles [les contributions reçues par le Congrès, en vue de la réforme] sont en train d’être condensées, et seront présentées demain au futur Président Jair Bolsonaro afin de résoudre cette question », a-t-il répondu au journal Folha de São Paulo au sujet des mesures infra-constitutionnelles [celles qui ne dépendent pas d’une modification de la Constitution].

Endettement

L’étude CNDL/SPC révèle également qu’un peu plus d’un quart des retraités (26%) a déjà fait un emprunt personnel afin de pouvoir prêter de l’argent à des tiers, dans la plupart des cas (17%) aux enfants, conjoints ou autres parents et dans 9% des cas, à d’autres personnes.

D’une manière générale, 39% des personnes âgées réussissent à payer leurs dépenses sans retard mais elles terminent le mois sans aucune économie. 14% ne réussissent pas toujours à payer leurs factures en temps voulu et doivent parfois faire un effort pour bien gérer l’argent qu’elles reçoivent et 4% ne réussissent jamais ou quasi jamais à honorer leurs engagements financiers. Quant aux personnes âgées ayant une situation financière confortable, c’est-à-dire celles qui paient leurs dépenses et font quelque économie, elles représentent 42% de l’échantillon.

Voir en ligne : Jornal GGN

[1Agence brésilienne de presse rattachée au conglomérat de médias autour du quotidien O Estado de São Paulo

[2Professeur titulaire de la chaire Population, territoires et sciences statistiques publiques (master et doctorat) de l’Ecole nationale des sciences statistiques (ENCE) rattachée à l’IBGE

[3En raison de sa relation directe avec le Président de la République, sa fonction peut être assimilée à celle d’un Premier ministre.

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