Par Dom Tomás Balduino
São Paulo – Je vous présente un petit héros : il s’appelle Eduardo Sousa Pereira Júnior. Il a 9 ans. Depuis l’âge de trois mois, il vit avec son père, Eduardo, et sa mère, Maria Aparecida, dans le campement de « Gurita », sur la commune de Jataí, dans l’Etat de Goiás [état du Centre-Ouest du Brésil dont la capitale est Goiana].
Aux côtés d’autres familles, il vit sous une bâche noire, entre la clôture du latifundium et l’autoroute, dans l’attente de recevoir cette terre. Il a vu et entendu beaucoup de choses, depuis les visites menaçantes de la police à celles des malfrats en passant par les insultes provenant des voitures en transit. Il vit la dureté inénarrable du quotidien. C’est cela son enfance. De plus, il y a la poussière, le gardien, la toux. Edouard est un petit antihéros de l’anti-réforme agraire.
Il y a aussi les travailleurs de la canne à sucre. Selon une recherche de la Délégation Régionale du Travail (DRT) de São Paulo, 416 travailleurs agricoles du secteur de la production d’alcool de canne à sucre sont morts en 2005 dans l’Etat de Goiás. L’incidence de l’épuisement et des crampes sur la mortalité est préoccupante, considérant que la plus âgée des personnes décédées n’avait que 55 ans [voir à ce sujet l’article paru sur ce site le 27 mars sur Travail et santé au Brésil]. Ces gens et d’autres encore sont les héros et les victimes de la politique agraire actuelle.
[...]
A lire en entier sur