Source : Marina Frúgoli / Couv : K. Penalba et M. Ishtar de Luca
Deux sujets ont récemment attiré l’attention de nombreux chercheurs brésiliens spécialistes de la violence et de la criminalité dans le pays. Le premier concerne une expérience innovante de maintien de l’ordre récemment mise en œuvre à Rio de Janeiro grâce à des unités de police pacificatrice (UPP). Cette « police de proximité », comme l’appellent ses responsables, s’inscrit dans un effort du gouvernement pour reconquérir des territoires urbains considérés comme dangereux car contrôlés par des groupes liés au trafic de la drogue. Le second a trait aux conséquences de l’implantation du Premier Commando de la capitale (PCC) à São Paulo, à son organisation et à son action. Ce collectif, créé par des prisonniers à l’intérieur du système carcéral pauliste, est considéré par les responsables de la sécurité publique comme une organisation criminelle dotée de diverses ramifications dans d’autres établissements pénitentiaires de l’État [1] . En s’appuyant sur ces deux exemples, cet article vise à analyser quelques-unes des controverses sur le crime et la violence qui ont eu un retentissement public et la manière dont celles-ci marquent les travaux universitaires. Après un bref examen métathéorique de la constitution de ce champ d’études, les deux expériences de « pacification » en cours dans les États de Rio de Janeiro et de São Paulo seront examinées.
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