Le réchauffement du climat menace la production de café brésilien

 | Par Mathilde Dorcadie, Reporterre

Dans la petite ville de Colatina, dans l’est du Brésil, c’est le chômage technique dans les usines de torréfaction. Alors que le secteur de la transformation du café devrait tourner à plein régime, le manque de matière première empêche les machines de tourner et les hommes de travailler. La récolte de conilon, une variété qui donne du café robusta, a été terriblement mauvaise cette année. L’État d’Espirito Santo, au nord-est de Rio de Janeiro, a vécu une nouvelle sécheresse en juillet et en août, affectant gravement les plantations pour la troisième année consécutive. Les autorités limitent drastiquement l’accès à l’eau pour l’irrigation des plantations.

Marcos Loosi n’a réussi à produire que 8 sacs de grains contre 89 en 2015, rapporte le journal local A Gazeta. Il s’est donc décidé à partir, avec sa famille, à 3.000 km plus au nord-ouest, vers l’Amazonie, pour replanter du café dans une région moins affectée par le manque d’eau. Son confrère Geraldo Butzlaff Filho a lui aussi perdu 90 % de sa production, mais pour ne pas quitter la région, il a choisi la solution de la conversion. Il élève désormais des vaches laitières.

Ces derniers mois, la situation a été si difficile pour les caféiculteurs, que la mairie s’est résolue à lancer des mesures d’aide d’urgence. Un coup dur pour la ville de 120.000 habitants, qui avait déjà souffert dela catastrophe de la pollution du Rio Doce, le fleuve qui la traverse, il y a un an — « Nous n’espérons pas un retour à la normale avant 2018. Le scénario n’est pas très optimiste, beaucoup d’arbres sont morts. Nous n’avions pas vu une telle sécheresse depuis 80 ans », raconte Ricardo Luiz Pretti, agronome et secrétaire municipal chargé du développement rural de Colatina. Sur le territoire de la commune, les deux tiers des exploitations agricoles produisent du café et le secteur est vital pour l’économie locale. Dans la région, ce sont en tout une vingtaine de communes qui vivent du café.

Voir en ligne : Reporterre

Enn couverture, photo de Fernando Mafra

Suivez-nous

Newsletter

Abonnez-vous à la Newletter d’Autres Brésils
>
Entrez votre adresse mail ci-dessous pour vous abonner à notre lettre d’information.
Vous-pouvez vous désinscrire à tout moment envoyant un email à l’adresse suivante : sympa@listes.autresbresils.net, en précisant en sujet : unsubscribe infolettre.

La dernière newsletter

>>> Autres Brésils vous remercie chaleureusement !

Réseaux sociaux

Flux RSS

Abonnez-vous au flux RSS