Par Bernardo Kucinski
Source : Carta Maior - 18/12/2007 – Texte original
Traduction : Roger Guilloux pour Autres Brésils
<img1220|left> Ma critique de la grève de la fin de Dom Luiz a offensé les lecteurs et déplu à Carta Maior. La direction a gardé sous le coude mon texte pendant deux jours et, quand elle l’a publié, elle s’en est dissociée. « Les positions officielles de Carta Maior sont signées par moi, éditeur en chef, par son président directeur, Joaquim Ernesto Palhares ou par nous deux ». Signé Flavio Wolf de Aguiar, éditeur en chef. Un grand nombre de lecteurs, outragés, ont critiqué la publication de mon article.
J’avais senti depuis un certain temps que bon nombre de lecteurs n’appréciaient pas le ton ironique ou encore la critique que je faisais du mouvement écologiste. Cette fois-ci, j’ai dû mettre la main dans un nid de guêpes. J’en ai pris plein la figure ! Il est vrai que mon texte va à la limite du sarcasme mais c’est parce que la distorsion des informations concernant le projet du São Francisco m’a révolté. Il était nécessaire de choquer le lecteur pour faire tomber ce mur qui empêchait tout débat. Même si j’ai troqué mon style analytique habituel pour une rhétorique dramatique, l’information dont je disposais était juste.
J’ai aimé ce nouveau style. La majorité des lecteurs, non ! Certains m’ont accusé de disqualifier l’évêque au lieu de discuter ses arguments. Quand j’ai envoyé l’article à la rédaction, le dimanche 9 décembre (avec la date du 10) l’évêque n’avait pas encore explicité ses arguments dans un texte signé. Il ne l’a fait que dans la Folha de São Paulo du 12. Mon objectif, que beaucoup de lecteurs n’ont pas saisi, était d’essayer de comprendre les raisons de la deuxième grève de la faim, étant donné que, contrairement à la première, elle n’était pas due au motif classique de ce type de geste qui est de forcer l’autre partie à la négociation. Partant du principe qu’un gouvernement démocratique ne devait pas céder au chantage et que, d’autre part, l’évêque, en qualité de haut représentant de l’Eglise, le savait, j’en ai conclu que ce que voulait Dom Luiz, c’était bien de mourir. C’est lui qui s’est disqualifié. Je n’ai fait que dévoiler le pot aux roses, comme le signalait l’un des rares lecteurs qui me soutenait.
Maintenant que l’évêque a explicité ses arguments, il est possible de les réfuter.
[...]
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