Le Maire de Rio dit qu’il reprend le contrôle de la ville. Mais c’est le peuple qui reprend le pouvoir.

 | Par Leonardo Sakamoto

Source : Blog do Sakamoto [1]

Traduction pour Autres Brésils : Marina Harter Cruz (Relecture : Raphaëlle Loehr)

La résistance des éboueurs de Rio de Janeiro a contraint la mairie à cédé ce samedi (08/03/2014), afin d’en finir avec cette grève qui durait depuis déjà huit jours.

Ainsi, le salaire mensuel est passé de 804 à 1100 réaux [2], ce qui correspond à une augmentation de 37%, à laquelle s’ajoute une prime d’insalubrité de 40%. Le panier-repas est passé de 12 à 20 réaux (66% d’augmentation), en plus d’autres droits. Par ailleurs, les 300 licenciements auxquels la Mairie avait procédé auparavant en guise de punition seront réexaminés.

Si cela dépendait du syndicat, qui a été ignoré après avoir conclu un accord avec la Mairie, l’augmentation aurait été de 9 %.

Le Maire Eduardo Paes a dit, lors d’un entretien collectif, qu’il se sentait comme “ un capitaine qui a repris le contrôle du navire”. Avant cela, il avait appelé le mouvement de “petite rébellion”.

J’aimerais dire au Maire que ce résultat vient couronner le mouvement des travailleurs, en montrant qu’il est viable de lutter pour ses droits, même sans l’aide d’autres institutions et avec un employeur puissant qui a recours à tous les moyens pour empêcher que tout cela ait lieu.

En d’autres termes, c’est bien le peuple qui - même pour un bref instant – a repris le contrôle du navire. Conformément au premier article de la Constitution de la République Fédérative du Brésil, c’est de là qu’émane tout le pouvoir.

J’espère que d’autres catégories historiquement moins organisées s’inspireront de la victoire des éboueurs « cariocas ».

Les journalistes, par exemple, qui se souviennent être des travailleurs que quand ils sont licenciés. Et encore.

Peut-être que nous, journalistes, quand nous grandirons, pourrions être comme les éboueurs.

Notes :
[1] Leonardo Sakamoto est journaliste et docteur en Sciences Politiques. Il a couvert des conflits armés et la violation des droits humains au Timor oriental, en Angola et au Pakistan. Professeur de journalisme à la PUC-SP - Université Pontificale Catholique de São Paulo - c’est le coordinateur de l’ONG Repórter Brasil et son représentant à la commission nationale pour l’éradication du travail esclave.
[2] Au 02/04/2013, 804 Reais = 257€ et 1100 Reais = 352€

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