Ces derniers mois ont donné lieu à des conflits entre le Brésil, puissance mondiale émergente, et divers petits pays voisins (surtout l’Équateur et le Paraguay), qui ont amené le gouvernement Lula à prendre la défense des multinationales de son pays et à mobiliser des troupes pour en défendre les intérêts de nation.
Les vides laissés en Amérique du Sud par le déclin des États-Unis sont en train d’être comblés par de nouvelles puissances mondiales et par une puissance régionale qui aspire à jouer un rôle à l’échelle internationale. Dès les années 1990, le capital d’origine européenne − notamment espagnol et français − a fait preuve d’un grand dynamisme dans cette partie du monde en acquérant les entreprises d’État privatisées. Depuis peu, la Chine souhaite s’y faire une place en qualité d’importateur d’hydrocarbures et d’investisseur dans le domaine minier.
Par ailleurs, il y a un certain temps que le Brésil cherche à s’étendre en se servant de la région comme d’un tremplin, ce qui a fait l’objet de diverses analyses et études. La nouveauté, toutefois, est que cette volonté d’expansion est aujourd’hui la source de graves conflits, tel celui qui s’est produit entre les gouvernements de Rafael Correa et de Luiz Inacio Lula da Silva, mais surtout que dans certains de ces conflits la puissance régionale mobilise des troupes pour défendre ses intérêts, comme le cas à la frontière avec le Paraguay.
Peut-être le rejet croissant des entreprises brésiliennes est-il le prix que le Brésil doit payer pour son expansion commerciale et économique. Le rôle « impérialiste » que joue ce pays commence à faire l’objet de dénonciations. En effet, à partir de 2004, le Brésil a considérablement augmenté ses investissements directs à l’étranger : les entreprises brésiliennes ont investi, cette année-là, 10 milliards de dollars, contre seulement 250 millions l’année précédente.
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