Prévoir un ou plusieurs futurs possibles pour le Brésil est aujourd’hui particulièrement malaisé pour deux raisons : l’une spécifique tient au contexte international particulièrement mouvant, l’autre, au choc politique que le pays connait depuis l’élection d’un président désirant rompre avec le passé d’une manière particulièrement brutale et très souvent incohérente.
Le contexte international est de plus en plus instable, avec à la fois la montée en puissance de la Chine et la baisse relative de celle des Etats-Unis ; les changements brutaux des « règles du jeu » qui gouvernaient jusque récemment la globalisation commerciale ; le ralentissement de la croissance des échanges internationaux et l’adoption de mesures protectionnistes ; le bouleversement des technologies et la montée en puissance de l’intelligence artificielle et des automatisations ; enfin la probabilité non négligeable d’une crise financière internationale.
A mesure que les mois passent, la politique économique proposée par le nouveau gouvernement est de plus en plus mal acceptée, que ce soit par le Congrès ou par la population. Elle se présente parfois de manière incohérente par des déclarations intempestives soit de proches du président (famille, conseillers) soit de ministres incompétents en opposition avec celle du ministre de l’économie ou bien du vice président. Elle souffre d’un déficit de rationalité (Habermas, 1978), c’est-à-dire d’une incapacité à mettre en œuvre un programme économique controversé conduisant à une politique libérale certes, mais boiteuse.
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