Lancement du dossier sur les meurtres et la violence contre les personnes trans en 2019

Au cours du mois de la visibilité des trans, l’Association nationale des travestis et transsexuels - ANTRA lance le dossier sur les meurtres et la violence contre les personnes trans au Brésil. Dans cette troisième édition, qui se réfère à l’année 2019, on attire l’attention sur le fait que le Brésil continue d’être le pays qui tue le plus de travestis et de transsexuels dans le monde. Le pays est passé de la 55e place, en 2018, à la 68e place, en 2019, dans le classement des pays sûrs pour la population LGBT.

Ces données sont portées dans la fiche de l’Observatoire de la démocratie brésilienne Portrait d’une société structurellement violente

Au cours du mois de la visibilité des trans, l’Association nationale des travestis et transsexuels - ANTRA lance le dossier sur les meurtres et la violence contre les personnes trans au Brésil. Dans cette troisième édition, qui se réfère à l’année 2019, on attire l’attention sur le fait que le Brésil continue d’être le pays qui tue le plus de travestis et de transsexuels dans le monde. Le pays est passé de la 55e place, en 2018, à la 68e place, en 2019, dans le classement des pays sûrs pour la population LGBT.

Le dossier est disponible gratuitement en ligne et la version imprimée a été lancée au Conseil régional de psychologie - CRP-DF (Brasília-DF) le 25 janvier 2020 : https://antrabrasil.org/mapadosassassinatos/

A ANTRA présente le Dossier 2019 à Mme. Astrid Bant représentante du Fond des Populations des Nations Unies au Brésil (UNFPA). Sur la photo, Mmes. Keila Simpson (Presidente de ANTRA), Rachel Quintiliano en charge de l’Egalité des Sexes, races et ethnique et de la Communication et son adjoint Ayune Soares ; ainsi que Mme. Bruna Benevides (Autrice de l’étude)

Les données qui sont présentées, en plus de dénoncer la violence, rendent explicite la nécessité de politiques publiques axées sur la lutte contre la transphobie et, par conséquent, sur la réduction des homicides contre les personnes trans, en établissant le profil de ces personnes qui sont assassinées en fonction de l’âge, de la classe et du contexte social, de la race, du sexe, des méthodes utilisées, en plus d’autres facteurs qui placent cette population comme le principal groupe victime de morts violentes intentionnelles au Brésil.

Cliquez ici pour atteindre l’outil [google maps] des assassinats géolocalisés.

Les données du Dossier 2019, disponibles depuis le 29/01/2020 - Journée nationale de la visibilité des personnes trans - sur le site web, montrent que celles produites par les institutions de la société civile sont manipulées pour véhiculer l’idée que le nombre de personnes trans a diminué en 2019 en raison des actions de l’État. Et la réalité du quotidien des personnes trans est toute autre. Il convient de mentionner qu’en raison de l’absence de données gouvernementales, l’ANTRA et l’IBTE effectuent des recherches avec des cas publiés par les médias.

En 2019, l’État de São Paulo a enregistré le plus grand nombre de meurtres, avec une augmentation de 50 % par rapport à 2018. Le Ceará, Bahia, Pernambuco et Rio de Janeiro arrivent juste derrière avec les taux les plus élevés de crimes contre la population trans. Un fait alarmant est la divulgation des dix États qui ont assassiné le plus grand nombre de personnes transgenres au cours des trois dernières années. Et que, chaque année, l’âge des victimes est plus bas : 15 ans est maintenant l’âge moyen auquel les travestis et les femmes transsexuelles risquent d’être assassinées.

Depuis la première année où le Brésil est apparu dans le classement mondial, le nombre de personnes trans assassinées dans le pays a augmenté de 114 %. L’enquête montre que les pratiques policières et judiciaires sont caractérisées par un manque de rigueur dans l’enquête, l’identification et l’arrestation des suspects. En 2019, des suspects étaient identifiés dans 8 % des cas et 82 % des victimes étaient noires. Les femmes trans représentent 97% des cas et 64% des meurtres ont eu lieu dans la rue, tout comme il est clair que les tueurs n’ont généralement pas de relation directe, sociale ou affective avec la victime. Nous apporterons également des données sur les tentatives d’homicide, les violations des droits humains et le suicide, en plus d’une enquête sans précédent menée par l’ANTRA, qui montre que 99 % des personnes LGBTI ne se sentent pas en sécurité au Brésil, en raison de l’absence d’actions de l’État et de la difficulté à identifier les agresseurs/tueurs qui ont un impact sur les chiffres révélés.

En 2019, la région Sud-est enregistre une augmentation de 10,8 % du nombre de personnes trans assassinées et l’âge moyen des victimes de meurtres en 2019 est de 29,7 ans. 91% des cas rapportés par les médias ont exposé le prénom dans le registre de l’état civil des victimes et souvent sans mentionner leur « nom social ». [En 2018, le Tribunal Suprême Fédéral (STF) a garanti le droit des personnes trans à changer la mention du sexe et du prénom dans le registre de l’état civil, sans autorisation judiciaire, rapport médical ou intervention chirurgicale - et directement dans les bureaux de notaires. Cette mention corrigée continue de s’appeler le nom social]

Les chiffres montrent la persécution des secteurs conservateurs de l’État face aux programmes pro-LGBTI et de la campagne de haine contre ce qu’ils appellent "l’idéologie de genre", qui est une attaque claire contre les trans. Nous avons également constaté que, dans 80 % des cas, les meurtres étaient présentés avec des raffinements de cruauté. 52% des meurtres par bastonnade présentaient une association avec d’autres méthodes croisées lors du meurtre, telles que les coups de feu, la noyade, la torture, la violence sexuelle, etc.

Enfin, le rapport présente un scénario élargi pour l’Amérique latine et les Caraïbes, les éléments communs constant entre les meurtres et la manière dont ils se produisent. Il inclut des articles sur la criminalisation de la LGBTI-phobie, ses effets et les moyens de lutter contre l’impunité. Le rapport se penche sur la violence sexiste en tant que facteur de motivation des crimes transphobes et sur l’intersection avec la race des victimes.

Les données reflètent exactement la réalité due à la sous-évaluation et à l’augmentation de celle-ci, mais elles démontrent, à partir de cette recherche, que le Brésil a traversé un processus de recrudescence en ce qui concerne la manière dont il traite les travestis, les femmes transsexuelles, les hommes trans, les personnes trans-masculines et autres personnes trans, ce qui renforce l’importance de notre travail qui, depuis la première édition, s’est établi comme un outil important dans la construction de données, de dénonciations et la proposition d’éléments qui auront un impact sur la manière de combattre la violence trans-phobique dans notre société.

Voir en ligne : l’Association nationale des travestis et transsexuels - ANTRA

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