La gauche a-t-elle encore un avenir au Brésil ? La question mérite d’être posée au vu des résultats des élections municipales de novembre 2020.
Dernier rendez-vous électoral avant la présidentielle d’octobre 2022, l’enjeu était de taille pour le Parti des travailleurs (PT). Quatre ans après avoir été renvoyé dans l’opposition, le PT misait beaucoup sur ce scrutin pour récupérer les espaces politiques perdus depuis l’éviction de Dilma Rousseff (2016) et revenir, ainsi, tambour battant, sur le devant de la scène.
Or, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette stratégie de reconquête du pouvoir politique à partir de l’échelon local s’est noyée dans les urnes. Non seulement le PT n’est pas parvenu à arracher la moindre municipalité d’envergure, mais il a perdu quelques-uns de ses bastions électoraux. A peine 183 maires estampillés PT ont été élus ou réélus, contre 630 en 2012 et 257 en 2016. Et pour la première fois depuis 1985, le parti de l’ex-président Lula ne gouvernera plus aucune capitale brésilienne en 2021. Le fiasco est total.
Le bolsonarisme a certes connu lui aussi un important revers. La plupart des candidats soutenus ouvertement par Jair Bolsonaro ont été défaits au premier ou au second tour, au grand dam du président brésilien d’extrême droite qui a aussitôt crié à la fraude, en s’alignant sur la posture de son mentor nord-américain.
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