Au Brésil, le logement constitue la préoccupation la plus urgente pour des milliers de familles affectées par une bulle immobilière elle-même exacerbée par les méga-événements sportifs. Entre 2008 et 2013, alors que le taux d’inflation moyen atteignait 39%, les loyers ont augmenté de 95% à Sao Paolo et de 132% à Rio.
Le résultat : Les classes ouvrières sont repoussées vers des zones de la ville de plus en plus éloignées de leur lieu de travail, dans des métropoles affectées par des embouteillages permanents.
À Sao Paolo, les travailleurs doivent fréquemment compter cinq heures de navette par jour entre leur domicile et leur lieu de travail. Beaucoup d’entre eux disent « basta », se voyant contraints pour la nième fois de se mettre à la recherche d’un quartier moins cher dans la périphérie. L’occupation de terrains inoccupés apparaît alors comme la meilleure option.
C’est ainsi que le Mouvement des travailleurs sans abri (Movimiento de los Trabajadores Sin Techo, MTST) s’est converti en l’un des mouvements sociaux les plus importants du pays, avec une présence dans sept États et des actions qui englobent plus de 50.000 familles, le tout sous le leadership de Guilherme Boulos, acclamé comme l’une des étoiles montantes de la gauche brésilienne.