L’ascension fulgurante de Jair Bolsonaro et sa large victoire aux élections présidentielles brésiliennes d’octobre 2018 ont pris de court les observateurs. Si, plusieurs mois avant le scrutin, le député d’extrême droite était déjà assuré d’accéder au second tour, c’était parce que l’éparpillement des candidatures plaçait cette barre à quelque 20% des voix. À la même époque, il était de notoriété publique que les candidats des partis traditionnels privilégiaient l’affrontement avec Bolsonaro au second tour, car la victoire semblait alors assurée. Le capitaine de la réserve, député fédéral depuis près de trente ans, était bien connu des milieux politiques. Considéré comme un personnage marginal, mauvais orateur et débatteur, il était familier de propos outranciers dont tous s’imaginaient qu’ils le discréditeraient rapidement. Sans organisation derrière lui – il n’a intégré le fantomatique Parti Social Libéral qu’en janvier 2018 –, longtemps sans soutien des principales puissances économiques du pays, sans accès aux médias, il apparaît tardivement comme le représentant d’un mécontentement diffus destiné à plafonner au quart de l’électorat.
Dessin de Latuff/Twitter BrasildeFato ; une des premières decisions de Bolsonaro a été de confier la démarcation et la protection des terres des peuples autochtones au ministères de l’Agriculture mené par la colations des « ruralistes ». Dessin choisi par Autres Brésils
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