« L’Ethique, c’est construire notre propre compétence »

 | Par Neiva Pavesi

<img855|left> Un sociologue affirme que certains individus ne se conforment pas à l’idée que les gens du peuple peuvent penser, avoir des idées propres, une connaissance des choses. Les personnes nées dans un environnement difficile, endurcies par la dureté de la vie, deviennent des citoyens plus investis dans la société, parce qu’ils sentent dans leur chair l’exclusion dans ses aspects variés et pervers. Seul connaît la vie celui qui bataille pour elle ; seul sait ce qui est nécessaire celui qui passe par des difficultés ; seul a la capacité de revendiquer ses droits celui qui en a connaissance et qui sait qu’ils sont niés. Celui qui a toujours eu la commodité de biens matériels sait-il ce que signifie la pauvreté ? Celui qui n’a jamais tenu un petit budget, vivant de petits salaires, connait-il la valeur de chacun des reais qu’il gagne ? Parler est facile ; d’ailleurs, la parole, le média le plus ancien connu, est là pour être utilisée. La parole est neutre : ce qui change est l’usage et la lecture que l’on fait d’elle. L’expérience culturelle du peuple brésilien peut ne pas être raffinée, mais elle est ancrée dans cinq siècles d’apprentissage difficile.

L’Aracati - Agence de Mobilisation Sociale - a réuni dans le livre Fruits du Brésil, un échantillon de ce que les jeunes Brésiliens réalisent, en ce moment, dans les différents Brésils. Des actions épatantes de mobilisation juvénile qui nous font connaître l’intelligence, la solidarité et la compétence de jeunes citoyens provocateurs, promoteurs et acteurs des processus de changement qui ne sont pas vus par ceux qui vivent dans le sous-monde des facilités et qui sont, généralement, sectaires : ils n’acceptent pas que les choses soient d’un autre mode, n’essayent ni ne veulent changer ; ils sont inflexibles avec les autres. Leurs esprits ont la profondeur d’une assiette plate.

Les actions développées brisent les tabous et les préjugés sociaux, sexuels, raciaux qui excluent les personnes. Elles travaillent pour le collectif. Parce que la vie est un seul mouvement énergique entre les êtres humains ; il n’existe pas notre mouvement et le leur ; tout a à voir avec tout. Il y a une interconnexion entre nous. Il n’importe pas si l’un est riche et l’autre pauvre ; de quartier huppé ou de banlieue. Nous sommes une unité appelée humanité. Ce qui affecte le jeune homme qui habite dans une barraque, affecte aussi celui qui habite un dernier étage avec terrasse. L’interaction a toujours été le point vital d’une société : réaliser ensemble, interagir (agir ensemble), coexister (exister ensemble).

Les jeunes fruits du Brésil ont cessé de se plaindre de la vie, du (des) gouvernement. Ils sont sortis de la dispute à voir qui souffre le plus, qui est le plus exclu, qui reçoit le prix du « plus malheureux de l’année ». Ils ont eu la sagesse de voir que cela ne menait à rien et les gardait prisonniers de la négativité. Ils ont décidé d’assumer le contrôle de la barque de leurs vies. Ils ne savent pas ce qui se passera ensuite comme, d’ailleurs, toute l’humanité : c’est la magie de la vie. Mais ils sont préparés aux changements et flexibles à tout ; c’est la sagesse !

Les jeunes du Brésil sont éthiques. Leurs actions impliquent l’autonomie. Ils comprennent ce qui doit être fait. Et choisissent de le faire. Ils optent pour l’action. Choisissent leur liberté. Initient dans leur intérieur une révolution et, en partant de là où l’âme brille, ils commencent à agir : ils font. Cette jeunesse que trop de Brésiliens méconnaissent n’est pas dans les médias, mais dans nos quartiers, nos villes, nos rues, notre immeuble, à nos côtés dans le bus, sur les bancs de l’école. Si nous avons la sensibilité nécessaire, nous les reconnaîtrons.


Par NEIVA PAVESI - Carta Maior - 20/02/2007

Neiva Pavesi, éducatrice, promotrice de la lecture, divulgatrice culturelle, écrivaine, coordonne les Concerts de Lecture avec le groupe Cantigas Praianas à Santos dans l’Etat du Spririto Santo où elle réside.

Traduction Mariane BELLANGER DE OLIVEIRA BRAZ TULSEN pour Autres Brésils


Agenda

Tous les événements

Suivez-nous

Newsletter

Abonnez-vous à la Newletter d’Autres Brésils
>
Entrez votre adresse mail ci-dessous pour vous abonner à notre lettre d’information.
Vous-pouvez vous désinscrire à tout moment envoyant un email à l’adresse suivante : sympa@listes.autresbresils.net, en précisant en sujet : unsubscribe infolettre.

La dernière newsletter

>>> Appel à dons - Catastrophe climatique au Rio Grande do Sul/Brésil

Réseaux sociaux

Flux RSS

Abonnez-vous au flux RSS