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Entretien avec Plínio de Arruda Sampaio Jr conduit par Alexandre Haubrich
Cet entretien a été (…)

L’économiste Ladislau Dowbor, de la PUC de São Paulo, affirme que l’origine de la crise au Brésil ne vient pas d’une crise économique qui conduit à la récession mais bien d’une crise politique.

Je ressens un mal-être dans la situation du processus démocratique qui est la nôtre. Après 30 ans de démocratisation au Brésil, nous avons perdu le cap.

Quand les gouvernements de Lula et de Dilma Rousseff faisaient face à des moments de difficulté, plusieurs mouvements sociaux populaires sortaient dans la rue pour montrer leur soutien.

L’intégration par le biais de la consommation a encouragé l’alignement sur les valeurs néolibérales dans une société aristocratique et une démocratie fragile.

« Il est possible de trouver une voie qui approfondisse le caractère social qui a marqué le développement brésilien au cours des dernières années » écrit André Biancarelli.

Les manifestations de juin ont fait sortir des bois certains conservateurs, mais ces derniers étaient déjà installés au Congrès, dans l’opposition et dans les discours moralistes anti-politiques et anti-quotas.

Les manifestations qui ont rassemblé jusqu’à un million de personnes dans les grandes villes brésiliennes au mois de juin interrogent la stratégie politique du Parti des travailleurs (PT). Le Monde Diplomatique

Lula est la cible préférée de l’élite de São Paulo parce qu’il est la synthèse de ce que l’élite pauliste déteste le plus : il est du Nordeste, il n’est pas blanc, il est ouvrier, il est de gauche, il est un leader populaire.

Le Brésil n’est pas le même qu’il y a dix ans. Seuls ne s’en rendent pas compte ceux qui, aujourd’hui encore, refusent l’idée qu’un gouvernement amplement appuyé par les couches populaires soit leur gouvernement légitime.