Henri Burin des Rosiers, frère dominicain et grand avocat des droits humains, en particulier des Sans Terre du Brésil, s’est éteint hier après-midi à Paris. Avocat du barreau de Paris, il restera dans notre cœur et dans notre mémoire comme un grand militant. Toutes nos condoléances à sa famille, à ses proches et à ses camarades de lutte ! Frei Henri, presente !
Frère Henri était la voix des plus démunis, s’efforçant de ne jamais laisser l’impunité gagner. Sa persévérance a permis de libérer de nombreux paysans brésiliens.
C’est en 1978 que Frère Henri part pour le Brésil et devient l’avocat des Sans Terre, travaillant notamment au sein de la Commission Pastorale de la Terre. En 2000, il obtient la condamnation d’un fazendeiro, Jeronimo Alves do Amorim, grand propriétaire terrien responsable de l’assassinat du leader syndical Expedito Ribeiro de Souza, dans l’état du Pará. Cette victoire est une première au Brésil. La réponse des propriétaires terriens ne se fait pas attendre : sa tête est mise à prix par de grands propriétaires terriens. En 2005, il est à nouveau menacé de mort et sa tête est mise à prix pour 50 000 reals (20 000 euros).
En 2017, quelques semaines avant de s’éteindre, dans sa chambre, alité, il continue de raconter et de défendre les droits, de dénoncer les abus, au Brésil, en France et ailleurs, avec sérieux, avec humour, avec, toujours, une grande intelligence de la situation géopolitique mondiale et de ses conséquences sur les enjeux humains.
Cette vidéo, réalisée par Dagmar Talga (Commission Dominicaine de Justice et Paix au Brésil) et Adèle Goliot (Autres Brésils) en octobre 2017, immortalise quelques mots de cet « homme de la rue, de la rébellion, de la révolution » : « peuple, debout ! Crie, proteste, sois furieux, casse, ... » !