Photo : Leandro Ciuffo - Flickr
A se pencher méthodiquement cinq semaines durant sur les feuilles de salaire des magistrats, deux journalistes de O Globo ont révélé l’inédit : une majorité des juges de la justice « ordinaire » touchent mensuellement au moins l’équivalent de quarante-quatre salaires minimum, explosant consciencieusement, indécemment tous les plafonds constitutionnels. Nous avons traduit leur enquête parue le 23/10.
Plus de dix mille magistrats sont payés au-dessus du plafond constitutionnel
Une enquête du journal O Globo a analysé les plus récentes feuilles de paye des 13.790 fonctionnaires du pouvoir judiciaire ordinaire.
Trois quarts des juges brésiliens ont des rémunérations au-dessus du plafond constitutionnel, note une enquête du journal O Globo, en analysant les dernières fiches de salaire des 13.790 magistrats de la justice ordinaire brésilienne, la majorité en août 2016. Ce sont 10.765 juges, desembargadores et ministres du Superior Tribunal de Justiça (STJ) qui ont eu des payes supérieures aux 33.763 R$ payés aux ministres du Supremo Tribunal Federal (STF). Par la Constitution, cette somme devrait être la plus haute payée aux fonctionnaires, et ici est exprimé que dans cette limite sont inclus « les avantages personnels ou de quelque autre nature ».
Pour dépasser le plafond, les tribunaux payent aux magistrats des sommes aux titres variés d’ « indemnisations », d’« avantages » et de « gratifications », avec un soutien légal donné par des décisions du pouvoir judiciaire ou des résolutions des Conseil National de la Justice (CNJ) et du Conseil de la Justice Fédérale (CFJ), qui ont pour attribution de contrôler ce pouvoir.
Le relevé révèle que la moyenne des rémunérations obtenues par les magistrats de la justice ordinaire est de 39.200 R$. Cette somme exclut, quand elle est donnée par les Cours, les paiements qui font jus à tous les fonctionnaires des trois pouvoirs : vacances, 13e mois, et prime de permanence, montant payé à chaque fonctionnaire qui continue dans l’active même s’il est en droit de prendre sa retraite.
Lire la suite sur : Mediapart