Élections 2018 : catastrophe évitée, le pire est à venir.

 | Par Autres Brésils

En France, le premier tour de l’élection présidentielle ne s’est pas déroulée de la même manière qu’au Brésil. A Paris, le candidat du centre, Ciro Gomes, atteint 31,11% des votes, celui de gauche, Fernando Haddad, 25,8%, et le candidat de l’extrême-droite, Jair Bolsonaro, pointe à la troisième place, avec 25,3% des votes valides. Le scénario a été extrêmement différent au Brésil, où Jair Bolsonaro a obtenu 46,03% et a presque remporté cette élection dès le 1er tour. C’est le paradoxe de ce scrutin : les électeurs.trices brésilien.ne.s ont voté démocratiquement pour le candidat anti-démocratique.

Crédits : Agencia Brasil

Deux ans après le coup d’État qui a destitué la présidente Dilma Rousseff, en août 2016, le score du candidat d’extrême-droite représente une nouvelle étape dans la banalisation des discours de haine et la criminalisation des mouvements sociaux. Cette victoire des positions de l’extrême-droite n’est pas tant celle d’un programme politique, mais la conséquence de l’existence d’un vote anti-PT qui n’a pas trouvé de débouchés dans les partis traditionnels. Jair Bolsonaro a réussi à incarner le candidat anti-système qui serait capable de régler les problèmes de violence et de corruption qui gangrènent le pays. Il a obtenu le soutien des grands groupes économiques et médiatiques, ainsi que des représentants des grands propriétaires terriens, de puissantes églises évangélistes et des lobbies pro-armement.

Ce score effrayant traduit également le caractère raciste, sexiste, homophobe et conservateur d’une frange non négligeable de la société brésilienne. La visibilité que les mouvements féministes, Noirs et LGBTI ont atteint ces dernières années au Brésil, a heurté de plein fouet cette partie de la société qui voit dans le discours de Bolsonaro la possibilité d’un retour à un système autoritaire composé uniquement de « citoyens de bien », c’est-à-dire blancs et respectueux de la hiérarchie sociale en vigueur depuis des siècles.

Des changements pour que rien ne change

Ces élections ont aussi été l’occasion d’élire les nouveaux membres du Parlement brésilien (Assemblée nationale et 2/3 du Sénat), ce qui a donné lieu à une vague de dégagisme (3 sénateurs sur 4 n’ont pas été réélus, et seuls 4 ministres sur 16 – candidats soit au Sénat soit à l’Assemblée ont été élus), signe de l’effondrement des partis traditionnels. Ainsi, le Parti de la Social-Démocratie Brésilienne (PSDB), de tendance néolibérale, qui a toujours atteint le 2e tour de la présidentielle depuis les élections de 1994, a tout juste dépassé la barre des 5%. et, tout comme le Mouvement Démocratique Brésilien (PMDB), parti de centre-droit actuellement à la tête de l’État, a perdu la moitié de ses députés.

L’association Autres Brésils est solidaire des mouvements sociaux et des forces progressistes et démocratiques qui essaient d’empêcher le pire, l’élection de Bolsonaro à la présidence. Cette élection représenterait un grand bond en arrière en termes d’acquis économiques et sociaux, une mise en danger des mouvement sociaux et des citoyens, et des attaques violentes contre les libertés les plus fondamentales.

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