Des dizaines de milliers de paysans sans terre manifestaient lundi dans tout le Brésil, dix ans après le massacre de 19 d’entre eux à Eldorado dos Carajas, pour protester contre l’impunité dont jouissent les tueurs, tous des policiers.
Le 17 avril 1996, 3.000 familles de sans terre avaient bloqué une route pour exiger l’expropriation de 19.000 hectares en friche à des fins de réforme agraire à Eldorado dos Carajas, dans l’Etat amazonien du Para. Un bataillon de 155 policiers mobilisés avait tiré à bout portant sur la foule, tuant 19 travailleurs ruraux. Des centaines d’autres avaient été blessés dont 69 sont restés mutilés. Sur les 155 policiers impliqués dans le massacre, 144 ont été inculpés mais deux seulement condamnés : le colonel Mario Pantoja et le major José Maria de Oliveira, qui commandaient l’opération. Mais tous deux sont encore en liberté.
A la mémoire des victimes, la date a été choisie par le mouvement paysan international « Via Campesina » comme Journée Mondiale de lutte paysanne et par le gouvernement brésilien comme Jour national de lutte pour la réforme agraire.