Du cri de l’indépendance au « cri des exclus »

 | Par Elisabeth Carvalho

C’est le 7 septembre 1822 qu’est née, sous la forme d’un conseil d’un père à son fils, l’indépendance du Brésil. En quittant à contrecoeur le siège tropical de l’Empire portugais, qui, treize ans auparavant, avait été transféré à Rio de Janeiro, à l’abri des troupes napoléoniennes, João VI murmura à l’oreille de Pedro, le jeune héritier qu’il y laissait : « Si le Brésil devait un jour se séparer du Portugal, ceins ta tête de la couronne avant que quelque aventurier ne s’en saisisse. »

Le prince régent allait suivre à la lettre le conseil paternel l’année suivante, avec une action qui passa à la postérité sous le nom de « cri d’Ipiranga ». Sur la berge d’un ruisseau de l’Etat de São Paulo, influencé par quelques conseillers patriotes et disposé à se rebeller contre les ordres de la cour exigeant son retour au Portugal, Pedro dégaina son épée et fit retentir le cri : « l’indépendance ou la mort ». Ainsi, sans le peuple, sans bataille et sans gloire, il s’empara de la couronne et devint Pedro I (Pierre Ier), le premier monarque d’une période impériale qui, dans ses grands traits, conserva les mêmes caractéristiques que la période coloniale marquée par le travail esclave, la monoculture et les latifundia, de même qu’il conserva intacts les privilèges de l’aristocratie locale.

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Cette année, le cri a essayé de déboucher les tympans de ceux qui font la sourde oreille à l’un des plus grands scandales survenus lors de la privatisation des richesses nationales, quand s’éteignaient les dernières lueurs du XXe siècle : la vente aux enchères de la compagnie Vale do Rio Doce, la plus grande entreprise d’exploitation minière diversifiée des Amériques, la deuxième à l’échelle mondiale. Elle possédait des réserves de fer et une chaîne d’aluminium suffisantes pour les besoins des générations des trois prochains siècles. Une entreprise qui paierait aujourd’hui, avec seulement un tiers de son bénéfice trimestriel de 2006, le prix que le Trésor national du Brésil a reçu pour la vente de son contrôle des actions, il y a dix ans.

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LE MONDE DIPLOMATIQUE


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