La pimpante septuagénaire sort un deuxième album en quatre ans basé sur une grande collecte des musiques de son Amazonie natale.
Le 27 septembre, le Elebash Hall de New York affichait complet : dans les rangs du public, Caetano Veloso et David Byrne, ou encore Cyro Baptista et Bernard Purdie étaient tous venus fêter Dona Onete. Quatre ans plus tôt, la septuagénaire franchissait pour la première fois les portes d’un studio, histoire de poser une trace de son œuvre, enracinée dans la région de Bélem, la capitale de l’Etat du Pará, située dans l’estuaire de l’Amazone.
Fondé sur le collectage des musiques du cru qu’elle a patiemment rassemblées (notamment le trépidant carimbo et la tradition du boi-bumba, qui exhorte par la danse la tragédie sociale du Brésil colonial), ce labour au long cours fertilisait une relecture originale par celle qui à partir de cette base a tout de même écrit plus de 350 compositions. Elle y délivrait surtout un point de vue divergent des clichés d’usage tant sur le Brésil que sur l’Amazonie, celui d’une femme issue de la communauté des Ribeirinhos, les métis qui habitent les rives du grand fleuve et de ses affluents.