Les partisans de la destitution de la présidente du Brésil Dilma Rousseff voulaient faire du 17 avril 2016 une date historique qui s’insérerait dans les heures glorieuses du Congrès fédéral et repeindrait leur prise du pouvoir aux couleurs du haut fait démocratique. Ils n’ont qu’en partie réussi : ce 17 avril 2016 restera bien dans les annales politiques du Brésil, mais comme le jour de la honte, celui du triomphe de ce que ce pays a de plus sombre et de plus rétrograde.
Une cinquantaine de députés poursuivis par la justice.
Pour de très nombreux Brésiliens, en majorité très critiques à l’égard de la présidente et du Parti des Travailleurs, cette journée a été vécue avec écœurement, tristesse et humiliation et laissera des traces indélébiles. La procédure engagée contre Dilma Rousseff défie toute logique et toute justice. La présidente est impopulaire, certes, elle a commis dans tous les domaines des erreurs monumentales, son parti a fait prospérer la corruption systémique et mérite à coup sûr une bonne cure d’opposition. Mais Dilma Rousseff n’est à ce jour sous le coup d’aucune procédure judiciaire, contrairement à une cinquantaine de députés qui ont participé au vote d’hier et à leur président, Eduardo Cunha, mis en examen par la Cour Suprême pour – une paille ! – « corruption passive et blanchiment d’argent ».
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