La désinvolture environnementale du Brésil, pourtant signataire des accords de Paris sur le climat, reflète une triste réalité. Celle d’un gouvernement pris au piège du lobby de l’agrobusiness. Le président Michel Temer, impopulaire et suspecté de « corruption passive », doit, pour survivre, s’assurer de l’appui du Congrès, où 40 % des élus font partie de la « bancada ruralista », et sont vus comme les protagonistes de la déforestation.
« Les lois contre l’environnement sont devenues une monnaie d’échange pour obtenir le soutien des ruralistes », se désole M. Voivodic. Depuis 2014, année électorale où le lobby de l’agrobusiness est devenu surpuissant au Congrès, la déforestation a progressé, s’élevant à 14 196 km2, entre juillet 2014 et août 2016, selon l’institut national de recherches spatiales.