Covid-19 au Brésil : La santé des personnes sans abris (2) Les mesures prises dans les villes brésiliennes et ailleurs

 | Par Thiago Fuschini

Des États brésiliens et des pays dans le monde définissent des actions pour les personnes vivant dans la rue, sans toutefois décrire comment elles seront menées.

L’émergence de la pandémie de Covid-19 au Brésil touche principalement les plus pauvres et les plus vulnérables, telle que la population vivant dans la rue qui n’a pas les moyens de s’isoler, d’arrêter de travailler et, dans le cas de celles et ceux qui vivent dans la rue et de la rue, de s’enfermer dans leur maison.

Lire aussi Le Parisien avec l’AFP, 23 mars 2020, Coronavirus : au Brésil, les favelas se préparent au pire

La proposition de cet article est d’attirer l’attention sur le problème et de stimuler le soutien à la diffusion et à l’engagement dans des campagnes aidant ces personnes qui survivent sur les trottoirs des villes et qui n’ont pas accès aux produits d’hygiène personnelle, au gel hydroalcoolique, aux masques, à la nourriture et, dans de nombreux cas, à l’eau potable.

Vous trouverez ci-dessous un résumé des principaux impacts de la pandémie sur la vie quotidienne de la population vivant dans la rue, réalisé à partir de la collecte d’informations auprès de la grande presse, des collectifs et des militants. Dans la ville de São Paulo la GCM (Garde civile métropolitaine) utilise la violence pour expulser les personnes sans abri des lieux publics, tels que le Parque da Mooca, dans la ZL (zone est), par exemple.

L’État de São Paulo compte le plus grand nombre de cas de Covid-19 au Brésil. elon le Secrétariat d’État à la santé et le ministère de la Santé (Gouvernement fédéral), il y a 745 cas confirmés, dont 30 décès [Lundi 24/03]. Selon le dernier recensement de la capitale, qui date de 2019, 24 344 personnes, dont 70% s’autodéclarent Noires, sont sans abri.

Le père Julio Lancellotti, de la Pastorale « Povo da Rua de São Paulo », a créé une pétition en ligne pour faire pression sur la mairie de São Paulo afin qu’elle fournisse des kits contenant du gel hydroalcoolique et du matériel d’hygiène de base et pour qu’elle ouvre des espaces publics accueillant les personnes vivant dans la rue en temps de pandémie de coronavirus. Créée le mercredi 18, la pétition, hébergée sur la plateforme Change.org, a déjà recueilli près de 16 000 soutiens en moins de deux jours.

La fermeture des bars et des restaurants, qui, à São Paulo, ne pourront fonctionner que par le système de livraison à domicile, à partir du 24 mars, soulève la question de savoir comment la population vivant dans la rue pourra se nourrir pendant la pandémie. La faim devient également une menace sérieuse.

À São Paulo, la société civile appelle à des mesures urgentes et adaptées. São Paulo, la société civile appelle à des mesures urgentes et adaptées. Ci-après le document en portugais co-signé par Ação da Cidadania ; A Craco Resiste ; Centro de Convivência É de Lei ; Centro Gaspar Garcia de Direitos Humanos ; Cia. Mungunzá Teatro de Contêiner ; Comissão de Direitos Humanos OAB-SP ; Conectas Direitos Humanos ; Clínica de Direitos Humanos Luiz Gama ; Emau - mosaico ; Fique Vivo Clínica Social ; Fórum Aberto Mundaréu da Luz ; Iniciativa Negra por uma Nova Política sobre Drogas - INNPD ; Instituto dos Arquitetos do Brasil - São Paulo - IABsp ; Instituto Luz do Faroeste ; Instituto Pólis ; Laboratório Espaço Público e Direito à Cidade - LabCidade FAUUSP ; Laboratório Justiça Territorial - LabJUTA UFABC ; Laboratório de Tecnologia, Política e Conhecimento - Pimentalab/Unifesp ; Observatório de Remoções ; Movimento Nacional de Direitos Humanos de São Paulo (MNDH-SP) ; Núcleo de Defesa e Direitos Humanos da População em Situação de Rua - SP - NDDH -SP : Coronavírus : medidas urgentes de proteção às pessoas em situação de vulnerabilidade

Curitiba, capitale de l’Etat du Paraná, se sert de la pandémie pour recommencer à "voler" [1] les (rares) biens de celles et ceux qui vivent dans la rue.

Les Etats de Rio de Janeiro et du Pará ont annoncé qu’ils utiliseront des stades de football et d’autres installations publiques pour abriter la population vivant dans la rue durant la pandémie sans donner aucun détail sur la manière dont cela sera réalisé.

Plusieurs villes adoptent des lois limitant le droit d’aller et venir aux personnes sans abris, sans proposer d’alternatives.

Plusieurs villes mènent des actions éducatives et préventives contre le Covid-19 au sein de la population vivant dans la rue.

À Londres, 300 chambres d’hôtel ont été louées pour 12 semaines afin d’accueillir la population croissante des personnes sans abri. L’idée est d’offrir 45 000 places.
 
Aux États-Unis, le Covid-19 a déjà atteint les abris publics destinés à la population vivant dans la rue.
 
En France, la police inflige des amendes aux personnes sans abri n’obéissant pas à l’ordre de rester chez eux.
 

Voir en ligne : Ponte Jornalismo

Photo divulgation _ Ponte jornalismo

[126/01/2020 : une décision de justice interdit à la municipalité de Curitiba de « collecter » les biens de la population vivant dans la rue tels que matelas, vêtements, sacs, médicaments, documents et nourriture.
Cette décision de justice a été annulée cette semaine.

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