« Le président brésilien Jair Bolsonaro vient de m’annoncer que j’étais démis de mes fonctions », a tweeté jeudi 16 avril Luiz Henrique Mandetta, ministre de la Santé et figure politique populaire au Brésil.
Le ministre, qui prône la distanciation sociale et le confinement, est en total désaccord avec le président brésilien, qui a souvent décrié « l’hystérie » autour d’"une petite grippe" et prôné le retour au travail des Brésiliens pour sauvegarder l’économie.
À l’issue d’une rencontre avec le chef de l’État au palais présidentiel de Planalto et alors qu’il refusait de démissionner, Luiz Henrique Mandetta a confirmé les rumeurs de son limogeage par Jair Bolsonaro sur Twitter.
Peu après cette annonce, des concerts de casseroles ont retenti dans plusieurs villes brésiliennes en signe de protestation.
Son successeur est l’oncologue Nelson Teich, qui a rencontré Jair Bolsonaro jeudi matin, ont affirmé plusieurs médias. Il avait déjà été pressenti pour ce portefeuille après l’élection, en octobre 2018, de Jair Bolsonaro, mais Luiz Henrique Mandetta lui avait été préféré, notamment en raison de ses soutiens politiques au Parlement.
Soutenu par l’Association médicale du Brésil (AMB), Nelson Teich, à l’instar de son prédécesseur, considère que le confinement est le meilleur moyen d’endiguer la pandémie.
Démission de son bras droit
Le sort politique de Luiz Henrique Mandetta ne tenait plus qu’à un fil mercredi. La démission en matinée de Wanderson de Oliveira [1], l’un de ses plus proches collaborateurs, a précipité son départ. Lors de la conférence rituelle du ministère en fin de journée, le ministre a annoncé refuser la démission de son bras droit, qui était présent à ses côtés.
« Je n’accepte pas (sa démission), Wanderson est ici. Nous allons travailler ensemble, jusqu’au moment où nous partirons ensemble du ministère de la Santé », a-t-il lancé, ne cachant pas que son sort était précaire.
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