Condamnation dans l’affaire du massacre de la Baixada Fluminense

 | Par Amnesty International

« La condamnation de Carlos Jorge Carvalho, agent de la police militaire de Rio de Janeiro, pour son implication dans le meurtre sans discrimination de 29 civils dans le quartier Baixada Fluminense de Rio de Janeiro le 31
mars 2005 est une étape importante dans le combat contre l’impunité
accordée aux auteurs d’atteintes aux droits humains
 », a déclaré Amnesty
International ce jeudi 24 août.

Ainsi que l’ont montré les procès pour de précédents massacres, de telles
condamnations constituent une importante victoire pour ceux qui se battent pour la justice et le respect des droits humains des catégories les moins
protégées par l’État.

Néanmoins, l’inculpation de policiers subalternes n’a pas suffi à elle
seule à endiguer l’augmentation constante du nombre d’homicides imputables
à la police ou aux « escadrons de la mort » dans l’État de Rio de Janeiro.

Pendant ce temps, les homicides continuent. L’année dernière, dans un
contexte de violence armée importante, les forces de police de Rio de
Janeiro ont abattu, selon des statistiques officielles, plus de mille
civils dans des circonstances officiellement qualifiées de « résistance
suivie de mort »
. Les enquêtes menées sur ces homicides ont été minimales.
Les chiffres donnés n’incluent pas le nombre des personnes tuées par des
policiers impliqués dans des activités criminelles ou membres d’escadrons
de la mort.

Les nombreuses irrégularités graves de procédure et d’enquête dans
l’affaire des homicides de Baixada Fluminense n’ont fait que refléter un
certain nombre de questions soulevées par Amnesty International après les
massacres perpétrés par les forces de police de Rio de Janeiro, il y a
treize ans. Le manque de détermination du gouvernement face à ce problème
endémique est à l’origine de la situation qui a abouti à la mort de 29
personnes en mars dernier.

Selon les informations reçues par Amnesty International, les enquêtes
policières et médico-légales seraient au mieux incomplètes ou insuffisantes
et auraient contribué dans certains cas à la remise en liberté, par manque
de preuve, de quatre des onze suspects arrêtés dans le cadre de l’affaire
Baixada Fluminense.

De même, aucune enquête ne semble avoir été ouverte sur la responsabilité
de la hiérarchie en dépit d’indications initiales laissant supposer un lien
entre les homicides et un mouvement de répression visant les escadrons de
la mort et autres activités criminelles de la police militaire à Baixada
Fluminense.

Une nouvelle fois donc, aucun officier supérieur ou membre du gouvernement
de l’État n’est considéré comme étant responsable du recours excessif à la
force ou à la violence criminelle par certains éléments au sein des forces
de police de Rio de Janeiro.

Dans le même temps, un an et cinq mois après les meurtres, les proches des
victimes attendent toujours l’indemnisation promise par l’État.

À de nombreuses reprises, il a été prouvé qu’une politique violente et
répressive de maintien de l’ordre ne garantissait pas une sécurité
efficace, particulièrement au sein des populations les plus pauvres, les
plus touchées par la violence criminelle et policière. Il est temps que les
autorités fassent cesser les homicides en réformant en profondeur le
système de sécurité publique ; il faut en finir avec les politiques
violentes et inefficaces de maintien de l’ordre et traiter les problèmes
sociaux sous-jacents à l’origine des violences.

Complément d’information

Vingt-neuf civils ont été tués à Baixada Fluminense douze ans après les
massacres de Candelaria et Vigario Geral qui avaient envoyé une onde de
choc dans le monde entier. Aujourd’hui pourtant, tous ceux qui ont perdu
des êtres chers tués par la police militaire, comme les neuf enfants des
rues tués sur la place Candelaria, devant la cathédrale principale de Rio
de Janeiro, ou les 21 résidents de Vigario Gera, tués par des policiers
membres d’escadrons de la mort, se battent toujours pour obtenir justice.

Service presse- Amnesty International France

spresse@amnesty.asso.fr

Suivez-nous

Newsletter

Abonnez-vous à la Newletter d’Autres Brésils
>
Entrez votre adresse mail ci-dessous pour vous abonner à notre lettre d’information.
Vous-pouvez vous désinscrire à tout moment envoyant un email à l’adresse suivante : sympa@listes.autresbresils.net, en précisant en sujet : unsubscribe infolettre.

La dernière newsletter

>>> Autres Brésils vous remercie chaleureusement !

Réseaux sociaux

Flux RSS

Abonnez-vous au flux RSS