« Que c’est triste un ancien ouvrier gouvernant pour l’élite »... Ce slogan lancé au Forum social mondial en 2005 résume la déception d’une partie de la gauche brésilienne, voire mondiale, deux ans après l’accession de Lula à la présidence du Brésil. Son gouvernement a fait des coupes sombres dans les programmes sociaux et continue d’appliquer les règles du FMI, notamment des taux d’intérêt très élevés qui freinent l’investissement.
Mais tout n’est pas noir dans son bilan à mi-mandat : des emplois ont été créés et la maîtrise de l’inflation alliée à la réévaluation du salaire minimum ont accru le pouvoir d’achat. L’opinion fait donc toujours confiance à l’ancien syndicaliste, bien que les attentes soient énormes dans ce pays champion des inégalités sociales et géographiques : les 10% les plus riches possèdent la moitié des revenus alors que près de 20% de la population vit dans l’indigence, et 2% des fermiers possèdent 55% des terres arables ; le sud du pays vit à l’heure occidentale quand les habitants du Nordeste fuient une région frappée par la sécheresse et la concentration foncière.