Près de 3.000 bébés brésiliens ont été touchés par l’épidémie de zika qui a frappé le pays en 2015. Pour les familles pauvres, soigner leurs enfants atteints de microcéphalie est une gageure.
Au Brésil, le combat permanent des familles d’enfants contaminés
Dans l’impasse qui mène à la petite maison où elle et sa famille occupent un étage, Maria da Conceição da Silva, surnommée Ceiça, prend sa fille Agata dans les bras en prenant garde de ne pas la réveiller, pendant que son compagnon, Carlos Batista, plie la poussette. « Une petite marche suffit à l’endormir », sourit ce dernier. Ils reviennent d’une balade au pied des immeubles de standing qui surplombent leur favela, dans la ville de Recife. Une fois dans l’appartement, Ceiça part regarder le planning de la semaine, accroché dans un recoin de son appartement. Elle y a noté les prochains rendez-vous médicaux hebdomadaires de sa fille : pédiatre, physiothérapeute, ophtalmologiste…
Depuis sa naissance en novembre 2015, trois jours par semaine, Agata enchaîne les consultations. Comme près de 3000 enfants brésiliens, la petite fille souffre d’une microcéphalie liée à l’épidémie du zika qui a frappé le pays en 2015. Transmis par le moustique Aedes aegypti, le virus a particulièrement touché l’Etat du Pernambuco, dont Recife est la capitale. Situé dans le Nord-Est du pays, il est devenu l’épicentre de cette malformation congénitale.