« Lava Jato » (lavage express), lancée il y a près de sept ans et partie d’une modeste station-service de Brasilia, est rapidement devenue une enquête tentaculaire, avec son super héros, le juge Sergio Moro, ses méthodes axées en grande partie sur des aveux récompensés. Pas moins de 174 personnes ont été condamnées. De puissants patrons des responsables politiques, dont des chefs ou ex chefs d’État au Brésil, au Panama et au Pérou [1], ont été mis en cause. « Lava Jato » a révélé un vaste réseau de pots-de-vin versés par le géant du bâtiment Odebrecht à des responsables politiques de quasiment tous les partis, pour obtenir des contrats auprès de la compagnie pétrolière publique Petrobras.
L’opération a inspiré Netflix pour sa série O Mecanismo en 2018.
L’analyse de Gaspard Estrada, directeur exécutif de l’observatoire politique de l’Amérique Latine et des Caraïbes à Sciences-Po.
Le Brésil a enterré très discrètement ce mois-ci l’opération « Lava Jato ». Candidat, Jair Bolsonaro avait fortement misé sur cette vaste enquête anticorruption pour se faire élire en 2018. Président, il vient d’y mettre fin. Il expliquait déjà en octobre dernier qu’elle n’avait plus de raison d’être car "il n’y a plus de corruption au sein du gouvernement brésilien".
Ce démantèlement n’a pas surpris ceux qui ont, dans un premier temps, découvert l’ampleur de la corruption puis les imbrications du politique dans le déroulement de ces enquêtes. Peut-on revenir sur ce qu’a été et ce qu’est devenue cette opération « Lava Jato » avant son enterrement ?
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