Malgré les critiques, le président Temer est en train de donner aux militaires un rôle politique inédit au Brésil depuis le retour de la démocratie. Avec des généraux détenant des postes ministériels clés ou occupant des positions stratégiques au sein du gouvernement fédéral (chef de cabinet, etc.), jamais l’armée brésilienne n’avait eu une telle influence depuis 30 ans et la fin de la dictature.
Au Brésil, un général a pris la tête du ministère de la Défense à la demande du président. Une première depuis sa création en 1999. Et au sein de la Casa Civil, l’équivalent du bureau du Premier ministre, le directeur de cabinet est un militaire.
L’armée dirige désormais les services du renseignement, ou encore la Funai, la Fondation nationale de l’indien, l’institution chargée de la protection des indigènes. A Rio de Janeiro a récemment été confié à un général le contrôle de l’ensemble des forces de police.
Face à l’augmentation de la criminalité et de la violence dans cette ville, vitrine du pays à l’étranger, le président Temer a en effet imposé un militaire en tant que secrétaire à la Sécurité publique de l’Etat au moins jusqu’à la fin de l’année.
Jamais l’armée brésilienne n’avait eu une telle influence depuis les années 1980. Le président brésilien a même accepté de modifier la législation à la demande de l’armée concernant ses soldats en opération au Brésil.
Désormais, dans ce pays de plus de 200 millions d’habitants, à Rio de Janeiro notamment, les militaires ne répondent ainsi pas de leurs actes devant la justice commune. C’est une cour militaire qui est chargée de ces situations.
Jouer la carte de l’homme fort, un pari risqué pour le président ?
La polémique grandit face à ce pouvoir grandissant. Mais malgré les critiques, le président est en train de donner aux militaires un rôle politique exceptionnel depuis leur départ du pouvoir, auquel ils étaient restés accrochés depuis 1964.