Brésil : après les routiers, le secteur pétrolier se met en grève

 | Par Martin Bernard

Au Brésil, les camionneurs en sont à leur dixième jour de grève. Ils ont obtenu des concessions du gouvernement. Mais certains barrages sont encore en place. La situation s’est encore compliquée mercredi matin, le 30 mai : les employés du secteur du pétrole ont emboîté le pas aux routiers.

Avec notre correspondant à Sao Paulo, Martin Bernard

La grève complique la vie des Brésiliens, même si la situation se normalise peu à peu. Des files kilométriques se forment dès qu’un poste à essence est livré en carburant. Les produits frais sont difficiles à trouver.

Et pourtant, la population appuie massivement la grève des routiers, qui ont protesté contre la hausse du prix du diesel. Comme Wellington Fereirra, qui vient d’ouvrir un petit magasin de fruits et légumes, il y a un mois.

La grève l’a frappé de plein fouet, mais il trouve quand même que ce mouvement est justifié. « Il faut dire : ça suffit ! Il n’y a que comme ça que le gouvernement se rend compte que la population a l’impression d’être volée. Je crois qu’il y a de bonnes raisons pour que le gouvernement soit confronté à la réalité. Pour montrer que les gens ne sont pas immobiles, qu’ils veulent le changement ».

Soutien de la population

Mais un conflit social suit l’autre. Ce sont désormais les travailleurs du secteur pétrolier qui ont cessé mercredi le travail pour 72 heures, un nouveau défi pour le gouvernement du président Michel Temer très affaibli.

Entre 10 000 et 15 000 travailleurs du secteur pétrolier étaient en grève ce mercredi. Et après avoir largement soutenu la mobilisation des routiers, les Brésiliens pourraient également appuyer la grève dans le secteur pétrolier, selon un sondage Datafolha et selon le sociologue brésilien Glauber Sezerino.

« C’est une demande concrète très liée à la vie quotidienne de la population brésilienne, dit-il, parce que le gaz vient de la Petrobras. Les prix ont augmenté, donc les classes populaires ont été complètement touchées par cette nouvelle politique. La classe moyenne brésilienne se déplace toujours en voiture. La population, si elle soutient la grève, ne veut pas non plus payer les comptes à la fin. C’est pour cela aussi que la grève des pétroliers entre d’une façon très stratégique là-dedans. Parce que, comme ils ne se centrent pas sur cette dimension de la question fiscale mais sur un changement global de l’entreprise, cela peut vraiment réagencer ces forces populaires et cela peut vraiment obtenir un soutien massif également. »

Le gouvernement a affirmé qu’il n’y avait aucune chance que l’instabilité débouche sur un coup d’État militaire, malgré certaines manifestations appelant au retour de l’armée au pouvoir.

Voir en ligne : RFI

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