Si vous êtes Noir, si vous êtes pauvre, si les flics en ont décidé ainsi, si vous vivez dans la périphérie, si vous avez une « affaire », alors vous êtes en danger au Brésil. Vous pouvez être la prochaine victime. Selon le rapport final de la Commission parlementaire d’investigation (CPI) du Sénat sur les assassinats de jeunes publié en 2016, toutes les 23 minutes un jeune Noir est assassiné au Brésil. Ce qui correspond à 23’000 jeunes Noirs de 15 à 29 ans chaque année. Le taux d’homicide des jeunes Noirs est quatre fois plus élevé que celui des Blancs. Et s’ils ne vous tuent pas, ils vous gardent en détention. C’est le cas de Rafael Braga, qui trie des déchets, la seule personne qui ait été maintenue en prison depuis les révoltes de juin 2013 [révoltes qui ont commencé contre la hausse des tarifs du transport public et qui se sont étendues contre les effets de la politique – de déplacement, entre autres, des logements populaires – propre à la construction des infrastructures pour le Mondial de football].

(Article publié dans le quotidien uruguayen La Diaria, le 28 avril 2017 ; article écrit depuis São Paulo ; traduction par A l’Encontre)