Tout en conservant leurs stratégies électorales respectives, les cinq formations plaident pour un projet de développement national.
La gauche brésilienne a décidé de contre-attaquer. Face au vaste rouleau compresseur néolibéral du président putschiste Michel Temer, dont la dérive autoritaire pour pallier son impopularité est des plus inquiétantes, les cinq fondations des principales formations progressistes – le Parti des travailleurs (PT), le Parti communiste (PCdoB), le Parti démocratique travailliste (PDT), le Parti socialiste brésilien (PSB) et le Parti socialisme et liberté (PSOL) – ont lancé mardi un manifeste d’« unité pour reconstruire le Brésil ». Les présidents de ces institutions, en présence de dirigeants politiques, ont expliqué depuis la Chambre des députés la démarche retenue.
Michel Temer sous la coupe de la logique néocoloniale
« Indépendamment des stratégies et des tactiques électorales » des différents partis promoteurs du manifeste, ils entendent travailler à une base programmatique convergente qui « facilite le dialogue » afin de « construire une union d’amples forces politiques sociales, économiques et culturelles » à même de « constituer une nouvelle majorité sociale et politique capable de soustraire le pays de la crise et de l’acheminer vers un nouveau cycle politique de démocratie, de souveraineté nationale et de prospérité économique et de progrès social ».
Ce manifeste « pionnier », selon le PCdoB, cherche en premier lieu à freiner les reculs sociaux, politiques et démocratiques subis depuis le coup d’État institutionnel de 2016 qui a renversé la présidente du PT, Dilma Rousseff. « Le gouvernement politiquement illégitime de Michel Temer a agi, en essence, pour subordonner le pays intégralement à la logique néocoloniale des grandes puissances » qui absorbe « la richesse des nations » et les amarre à « des politiques qui leur nient le droit à un développement autonome », dénoncent les présidents des cinq fondations.
L’exécutif a lancé à l’été un vaste programme de privatisations, le plus important de ces vingt dernières années, au prétexte de réduire le déficit public, qui a atteint 8,9 % du PIB en 2016.