Bolsonaro et le Congrès s’affrontent pour le contrôle de 30 milliards de R$ Comprendre la bataille

 | Par Congresso em Foco

Par Congresso Em Foco, le 03 mars 2020
Traduction de Philippe Aldon pour Autres Brésils
Relecture de Du Duffles

Ce lundi fut l’occasion de réunir des acteurs-clés tels que le Président brésilien Bolsonaro, le ministre de l’économie, Paulo Guedes, et les présidents du Sénat, Davi Alcolumbre (DEM-AP), et de la Chambre des députés, Rodrigo Maia (DEM-RJ), en plus des dirigeants des partis. La possibilité de reporter la session conjointe des députés et des sénateurs jusqu’à la conclusion d’un accord n’est pas exclue.

Des alliés improbables comme les sénateurs Renan Calheiros (MDB-AL) et Randolfe Rodrigues (Rede-AP) et des députés de gauche et de centre-gauche se sont déjà exprimés en faveur du maintien du veto. De l’autre côté, il y a des députés du dénommé Centrão, comme Congresso em Foco l’a montré la semaine dernière, qui sont en faveur de l’annulation de la décision du Président du Brésil.

Défendue par l’équipe économique du ministre Paulo Guedes, la flexibilisation du budget est à l’origine des protestations contre le Congrès le 15 mars et de la crise déclenchée par le président avec la diffusion d’une vidéo appelant à ces manifestations. Jusqu’alors, il y avait eu un accord pour que les parlementaires rendent 11 milliards de R$ à l’exécutif. Mais la situation a changé après que le ministre Augusto Heleno (Cabinet de sécurité institutionnelle) ait accusé les parlementaires de chantage au gouvernement via leur contrôle budgétaire. L’entente s’est alors effondrée.

Actuellement, 94% du budget est contraint, c’est-à-dire que l’exécutif ne peut pas, s’il le juge nécessaire, en changer l’affectation. Pour annuler un veto, il faut au moins 41 voix au Sénat et 257 à la Chambre des députés. Créé en 2015, le budget contraint oblige l’exécutif à respecter les amendements législatifs.

Avec le changement approuvé par le Congrès, les députés et les sénateurs se retrouveraient avec la gestion d’une plus grande partie de ce montant disponible pour les dépenses non fléchées, environ 30 milliards de R$, tandis que l’exécutif se retrouverait avec 50 milliards de R$. Les sénateurs s’opposent à cette mesure car ils estiment que le rapporteur du budget, le député Domingos Neto (PSD-CE), pourrait, puisqu’il aurait le dernier mot sur la mise en œuvre de ces amendements, favoriser les députés.

Cette évolution du Congrès en faveur d’une enveloppe budgétaire plus importante s’explique par le fait que la LDO approuvée par les parlementaires établit que les amendements de la commission et ceux du rapporteur, faisant partie des amendements individuels et de groupes de parlementaires, sont également contraints. Le texte prévoit aussi que les parlementaires pourront fixer l’ordre de priorité de l’exécution de ces dépenses et détermine un délai de 90 jours pour le versement des fonds.

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Chantage

Prétendant que le passage est « contraire à l’intérêt public », le gouvernement a opposé son veto à l’expansion du budget fléché et a décidé d’en discuter, concoctant un accord se conformant uniquement à l’entête de l’article et maintenant les vetos sur les paragraphes correspondants. Cet accord n’est pas allé de l’avant, le gouvernement n’ayant pas envoyé de projet de loi qui redéfinirait la répartition des 30 milliards de R$ sous la gestion du Congrès. - Les 11 milliards de R$ du total sont ainsi revenus à l’Exécutif.

« Nous ne pouvons pas accepter que ces types nous extorquent. Qu’ils aillent se faire foutre », a déclaré le général lors d’une conversation privée avec d’autres ministres. Ce dialogue a cependant été enregistré et diffusé en direct par le Planalto lui-même.

La déclaration a suscité des réactions de la part des parlementaires. Rodrigo Maia, par exemple, a déclaré que l’expression était « malheureuse » et a affirmé que Heleno était devenu un « radical idéologique ». Le leader du PT au Sénat, Rogério Carvalho (SE), a demandé que le ministre du GSI soit convoqué pour fournir des explications.

Contre le Congrès

Le climat, déjà chaud, s’est encore réchauffé davantage avec le parrainage par le président du Brésil, Jair Bolsonaro, d’une manifestation ayant pour cible principale le Congrès national. Cette manifestation a été inspirée par les déclarations d’Heleno, et sera organisée le 15 mars. Le président a partagé l’appel à manifester avec ses partisans, via WhatsApp.

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