Sergio Enrique Cabral revient d’une mission pour Médecins sans frontières (MSF) en Amazonie. Il a vu arriver dans son hôpital des malades autochtones depuis la forêt. « Nous n’étions pas autorisés à entrer dans les territoires autochtones, notamment pour éviter de les contaminer. Alors, lorsqu’ils sont malades, ils viennent jusqu’à notre hôpital de Manaus par exemple », explique-t-il.
Une population particulièrement vulnérable
Au Brésil, régulièrement, on apprend le décès d’un chef autochtone. Début août, le cacique Aritana Yawalapiti est mort du Covid-19 après un long parcours en voiture dans la forêt et un séjour en unité de soins intensifs où il avait été placé sous respiration artificielle. « Avec ces figures historiques, ce sont les connaissances et les savoirs de ces peuples qui sont en train de disparaître. Le taux de mortalité chez les autochtones est le double du taux moyen constaté au Brésil pour le Covid-19 », interpelle Luc Aldon, coprésident d’Autres Brésils et coordinateur de l’observatoire de la démocratie brésilienne.
Au Brésil, ils sont 900 000 à être répertoriés comme autochtones et membres de l’un des 300 peuples qui vivent majoritairement en Amazonie. Le Réseau ecclésial pan amazonien (Repam) estimait fin juillet que 27 517 indigènes avaient été contaminés par le Covid-19, dont 1 108 sont morts.
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