Au Brésil, le « Bureau de la Haine » tient un dossier « terroristes » de diffamation

 | Par Desacato

Comme on le sait maintenant, le représentant de l’Etat de São Paulo, Douglas Garcia, membre du Parti Social Libéral qui a élu Jair Bolsonaro à la présidence de la République, a constitué, selon un dossier recueilli par le groupe de hackers Anonymous, une liste de centaines de personnes qui seraient ‘des terroristes urbains’, identifiés par le député pour leur engagement contre le fascisme. En effet, la majorité des personnes figurant sur cette liste sont des journalistes et des animateurs sociaux populaires, des militants démocratiques et des membres de diverses luttes pour la justice, ainsi que des critiques du gouvernement fédéral dirigé par Bolsonaro et ses fils.

Douglas Garcia (en photo), pour sa part, figure sur la liste des personnes faisant l’objet d’une enquête du Tribunal Suprême fédéral (STF) [1] pour utilisation d’infox et pour mener des campagnes de désinformation. Selon le site web G1 – du groupe Globo -, il fait également l’objet d’une enquête du ministère public de São Paulo pour possible utilisation de fonds publics pour la diffusion de campagnes de désinformation et diffamation. L’enquête s’étend à d’autres membres de son parti à São Paulo.

Dans le dossier, révélé par Anonymous, des personnes qualifiées de "terroristes" sont identifiées sur des photographies apparaissant sur des réseaux sociaux, avec leurs données personnelles exposées, leurs noms, prénoms, adresses et habitudes.
Il est important de rappeler qu’au Brésil, c’est celui qui défend le fascisme qui commet un crime, et non celui qui lutte contre. En constituant ce dossier, qu’il aurait déjà transformé en « dépôt de plainte » contre ses victimes soigneusement sélectionnées, Douglas Garcia est celui qui commet le crime.

Plusieurs personnes membres de Cooperativa Comunicacional Sul et du portail Desacato sont inscrites sur cette liste de terroristes. Certains d’entre eux n’appartiennent plus au personnel de Cooperativa alors que d’autres en font encore partie. Ces personnes, diffamées par le député Garcia, prendront les mesures appropriées face à cet affront qui les agresse publiquement et cherche, sans l’ombre d’un doute, à les mettre au ban, les combattre, leur faisant courir de sévères et réels risques physiques, psychologiques, matériels et moraux, face aux groupes fanatiques d’extrême droite qui dirigent le pays et sont stimulés dans leurs actions par les hautes sphères du pouvoir et du gouvernement national, surtout en raison des déclarations malheureuses que le président de la nation fait habituellement contre les défenseurs de la démocratie et de la justice sociale.

Les personnes victimes du dossier anti-démocratique comptent et compteront sur le soutien total et irrévocable de la coopérative de communication. Le portail Desacato met en garde contre le risque imminent que courent actuellement les animateurs sociaux et les journalistes, ainsi que les leaders sociaux, au Brésil. Depuis plusieurs jours maintenant, pour d’autres raisons, nous alertons contre le risque de fragmentation des mouvements sociaux dans la lutte et contre l’utilisation abusive des réseaux sociaux pour diffamer, insulter et criminaliser les véhicules, les mouvements et les personnes qui luttent historiquement pour la démocratie, l’égalité, l’inclusion sociale, la justice et la défense essentielle des plus fragiles de la société.
Le Député Douglas Garcia doit répondre devant la loi et la société de cette tentative irresponsable d’intimider et d’effrayer, de persécuter et de criminaliser les justes revendications de la société brésilienne.

Éditorial du 4 juin 2020.
Direction de Cooperativa Comunicacional Sul.

Voir en ligne : Editorial sobre dossiê de Douglas García

[1Il s’agit d’une affaire bien sombre dont le début avait été révélé par la journaliste Patrícia Campos Mello, la veille de l’élection présidentielle en 2018. Il existe au Brésil un réseau organisant des campagnes massives de désinformation et de diffamation dans la logique d’un ‘combat idéologique virtuel’. C’est le « Bureau de la Haine ». Des documents confidentiels, cédés par Facebook à la commission d’enquête parlementaire mixte (CPMI de l’infox) révèlent que l’adresse IP de l’ordinateur utilisé pour créer la principale page facebook utilisée pour diffuser une rhétorique de haine viennent du fils de Jair Bolsonaro, Eduardo Bolsonaro, élu à la Chambre des députés. L’adresse électronique d’enregistrement du compte est son adresse officielle : eduardo.gabinetesp@gmail.com

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