Au Brésil, les femmes sont descendues en masse dans les rues d’une trentaine de villes pour s’opposer une fois de plus à des députés, hommes et évangéliques pour la plupart, qui vont présenter au Congrès un amendement à la Constitution qui proclame que le droit à la vie est « inviolable dès la conception ».
L’avortement est illégal au Brésil sauf dans trois cas : en cas de grossesse issue d’un viol, en cas de danger vital pour la mère et si le fœtus est atteint d’anencéphalie (absence de cerveau). Cet amendement supprimera donc ces trois cas, une nouvelle régression pour les Brésiliennes qui comptent poursuivre les protestations. On s’éloigne donc toujours plus du droit à l’avortement au Brésil.
C’est d’autant plus regrettable que les avortements clandestins sont toujours aussi nombreux. Selon une étude réalisée en 2016, près d’un million de Brésiliennes ont recours chaque année à l’avortement. Dans de bonnes conditions pour celles qui peuvent payer environ 1 000 euros et dans de mauvaises voire de très mauvaises conditions pour les moins favorisées. C’est donc un enjeu de santé publique mais qui est traité au Brésil à partir de critères religieux qui nient complètement la situation sociale des femmes...