Rogério Alves/TV Senado
Pour la population riveraine du Rio Doce et les habitants du village de Bento Rodrigues, dévasté à jamais par la coulée de boue survenue le 5 novembre 2015, la rupture du barrage de l’entreprise Samarco à Mariana n’était pas un accident. L’enquête est toujours en cours.
Elle a, d’ores et déjà, rejeté l’hypothèse de la secousse terrestre. La région est en effet sujette à une activité sismique faible [1]. En revanche, plusieurs témoignages révèlent que les bassins de rétention, dans lesquels sont stockés les résidus de l’activité extractive, étaient arrivés à la limite de leur capacité. On sait déjà que c’est la rupture d’un premier barrage qui a entraîné le débordement d’un second situé en contrebas. Les critiques visent l’entreprise propriétaire de ces installations, Samarco, mais aussi la réglementation et les systèmes de contrôle, mettant ainsi en cause des responsabilités politiques et institutionnelles.
Manque cruel d’inspecteurs environnementaux
L’entreprise Samarco fut d’abord critiquée pour ne pas avoir installé un système d’alarme pour prévenir la population, comme cela aurait dû être fait, ni de digue afin de limiter une éventuelle fuite. Plusieurs habitants ont déclaré ne pas avoir été informés du danger que représentaient ces grands barrages situés au-dessus de leurs maisons. Samarco s’est justifié en invoquant la « crise » pour expliquer l’abandon d’un plan d’urgence dans les cartons depuis 2009 [2].
Depuis le drame, la sécurité des sites indutsriels est mise en cause de toutes parts. La presse a révélé que, parmi les 27.000 sites de stockage industriels du pays, il y a un grand nombre d’installations à risques. D’après le Mouvement des populations affectées par les barrages (MAB), il y aurait pas moins de 50 autres barrages représentant un danger. Alexandra Maranho, porte-parole du mouvement, a précisé dans une interview à la radio que les barrages qui ont rompu ne figuraient même pas sur cette liste des sites les plus critiques.
Lire la suite sur : Reporterre