Accusations sans preuves

La direction du PT a réagi avec véhémence au reportage en couverture de la dernière édition de la revue Veja, qui accuse le parti d’avoir reçu de l’argent de Cuba lors de la campagne électorale de 2002. Sans preuves, la revue affirme que le gouvernement cubain aurait envoyé 3 millions de dollars ou 1,4 millions de dollars au PT, entre août et septembre 2002. Les informations sont basées sur les dépositions de deux ex-auxiliaires du ministre des Finances, Antônio Palocci, qui auraient entendu l’histoire de Ralf Barquete - secrétaire municipal lors du mandat de Palocci à Ribeirão Preto, décédé en juin 2004.

Cette revue délire. C’est un mensonge”, a rétorqué le député fédéral Dr. Rosinha (PT-PR), rappelant que Veja a déjà certifié, en mars de cette année, que le PT a reçu de l’argent des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (Farc), mais n’a jusqu’à présent rien prouvé. Selon le député fédéral, le réel objectif de cet article est l’annulation du registre électoral du parti - mesure prévue en cas d’infractions tel que l’encaissement de financements de l’étranger. “Cela est évident dans l’un des passages du texte où il est écrit que les « pétistes » ne pourraient plus être candidats aux élections de 2006 si le registre était annulé. C’est ce qu’ils veulent”, ajoute le parlementaire.

INTERETS DE L’ETRANGER

Le parti envisage d’intervenir en Justice contre cette publication. Pour le secrétaire général du PT, Raul Pont, Veja représente “ce qu’il y a de pire en matière d’information dans le pays. Ce sont des dénonciation absurdes”. Rosinha acquiesce : “Ce n’est pas du journalisme. Ils sont au service du capital international”.

Pour argumenter la thèse que la revue de l’Editeur Abril soutient les intérêts des investisseurs étrangers, Rosinha révèle que deux représentants de Capital International - troisième plus grand administrateur des fonds des Etats Unis et partie intégrante du conglomérat transnational Capital Group - font partis du conseil d’administration de la maison d’édition. “L’un d’entre eux est l’américain William Bannister-Parker ; l’autre, l’excecutif brésilien Guilherme Lins”. Selon la page Internet de Capital Group, Parker intervient à Londres (Angleterre) en tant que vice-président de Capital International Research. Lins travaille dans un bureau de Capital Group à Gênes (Italie).
En juillet 2004, Capital International a acheté 13,8% du groupe Abril. Conformément aux faits divulgués à l’époque, l’opération - validée par un amendement constitutionnel sanctionné en 2002 par le président d’alors Fernando Henrique Cardoso - aurait permis d’injecter R$150 millions dans le groupe Abril, selon la dénonciation du député.

C’est exactement pour cela que la revue a adopté cette ligne rédactionnelle de "coup d’état". Pourquoi fait-elle l’éloge du modèle économique du gouvernement Lula ? Parce qu’il favorise les intérêts de ces corporations”, considère-t-il.

RELATIONS DANGEREUSES

Ce n’est pas qu’avec les Etats Unis que la revue maintien des relations étroites. Selon Gustavo Barreto, chercheur à l’Ecole de Communication de l’Université Fédérale de Rio de Janeiro, l’Editeur Abril a, depuis 1995, un partenariat avec Cisneros Group of Companies, holding dont le contrôleur est Gustavo Cisneros - l’un des plus grand opposants du président vénézuélien Hugo Chávez et grand supporter du coup d’état contre lui, en 2002.

Cisneros est propriétaire d’un empire qui réunit 75 entreprises touchant aux medias, aux divertissement, à Internet et aux télécommunications, installées au Canada, Etats Unis, Amérique du Sud, Espagne et Portugal. Il possède, par exemple, l’Univisión Communications, principale chaîne espagnole aux Etats Unis. Depuis 2000, Cisneros et Abril, selon Barreto, sont partenaires commerciaux dans l’entreprise résultant de la fusion entre AOL et Time Warner.

Autre cible constante des articles de Veja, le gouvernement cubain a nié l’envoi d’argent pour la campagne du PT et, selon une note officielle, a traité l’affaire de “calomnieuse”. Le texte certifie que le gouvernement cubain “n’est jamais intervenu dans les affaires internes du pays” et que “ceux qui orchestrent cette campagne de dénigrement contre Cuba et contre le gouvernement brésilien cherchent à affecter les relations bilatérales entre nos deux pays, caractérisées par un dialogue fraternel, par le respect mutuel et la non-ingérence dans les affaires internes de nos pays”.

Par Tatiana Merlino - Brasil de Fato - Nº 140 Du 3 au 9 novembre 2005

Traduction : Monica Sessin pour Autres Brésils

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