« Vous devriez tous mourir », voilà comment la police brésilienne traite les activistes

 | Par Florence Poznanski

Le 12 juin à Belo Horizonte, la reporter et membre du collectif Midia NINJA, du nom d’un média en ligne indépendant, Karinny de Magalhães a été emprisonnée injustement et violemment agressée par la police alors qu’elle faisait son travail de média-activiste en retransmettant en direct les affrontements entre policiers et manifestants. Après 2 jours de prison et grâce une mobilisation mondiale elle a été libérée. Nous publions ici en français son récit intégral.

Version originale en portugais sur le site de Midia NINJA

Karinny Magalhães, en retransmettant en direct la manifestation à Belo Horizonte, le jour du lancement du Mondial. Photo : Maria Objetiva

La tête plaquée contre le mur, les mains immobilisées derrière le dos, j’entendais cette voix, qui m’avait déjà insultée à plusieurs reprises, justifier la raison de tant d’agressivité et de haine : « vous êtes le cancer du monde, vous devriez tous mourir ».

12 juin. Les manifestations prévues pour marquer l’ouverture de la Coupe du Monde ont été un champ de lutte et de résistance dans tout le pays. A Belo Horizonte, les manifestants s’étaient rassemblés Place du 7 septembre et avant même que le rassemblement ne prenne forme, ils avaient déjà été abordés agressivement par la police militaire (PM) qui cherchait à les fouiller. Le cortège a traversé les rues de Belo Horizonte pour arriver à la Place de la Liberté où se trouve l’horloge de la FIFA – installé pour afficher le compte à rebours avant le coup d’envoi – encerclée et protégée par la police anti-émeute.

Lorsque nous avons atteint l’horloge, la police nous a attaqués avec des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes. Preuve du manque de professionnalisme et de la malveillance de la police militaire de cet Etat répressif qu’est le Minas Gerais, qui emploie une violence démesurée pour « maintenir l’ordre » alors que la manifestation était restée pacifique jusqu’alors. Après l’attaque, les manifestants ont été dispersés par la police. J’ai perdu de vue mes coéquipiers du NINJA qui faisaient la couverture avec moi et j’ai continué à retransmettre les altercations entre la police anti-émeute et les manifestants, qui à ce moment-là étaient déjà bien moins nombreux que les policiers.

La violence est devenue plus intense entre la PM et les manifestants, mais j’ai continué à retransmettre en direct en décrivant la scène, faisant mon travail de média-activiste.

Lire la suite sur Internetsansfrontieres.org

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