’Veja’ et la pédagogie du néolibéralisme

 | Par Carla Luciana Silva, Glauco Faria

Dans une interview à la revue Fórum, la chercheuse Carla Luciana Silva analyse la publication Veja comme le moyen de communication qui a contribué à la consolidation de la gestion du capital au Brésil, à partir de 1990.

Entretien avec Carla Luciana Silva, auteure de la thèse de doctorat "Veja [« Voyez »] l’indispensable parti néolibéral", travail produit à l’Université Fédérale Fluminense (UFF), qui discute de la fonction de la publication de l’édition Abril dans la légitimation du discours néolibéral.

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Par Glauco Faria - mardi 22 avril 2008

Source : Revista Forum

Traduction : Karine Lehmann pour Autres Brésils


Fórum – Selon vous, la revue Veja a agi de façon plus efficace que les partis politiques. Dans quel sens ?

Carla Luciana Silva - La revue a une apparence neutre, impartiale, ce qui est la caractéristique principale de n’importe quel média. C’est pour cela que les propres moyens de communication cherchent avec insistance à convaincre qu’ils sont neutres et impartiaux, porteurs de la vérité. Ces éléments, que j’appelle un modèle libéral de presse, permettent que la revue soit lue par une partie de la population qui est réticente à l’encontre des partis politiques. Des personnes qui déclarent être apolitiques ou qui ne croient pas au système politique. Cependant, elles consomment les produits des moyens de communication, qui sont des formes concrètes d’action politique, que ce soit les patrons de magazines, ou ceux qui l’alimentent.
La revue, dans ce sens, a un rôle pédagogique de convaincre, d’enseigner à ses lecteurs que ce qu’elle propose, c’est la vérité. Elle est diffusée dans des lieux inaccessibles aux partis : des cabinets de consultation, des bureaux, des bibliothèques publiques. La justification de cela est informer. Mais ce qui est amené effectivement, c’est une opinion, qui se transforme en action politique de ses lecteurs.

Fórum – Pourquoi Veja « diabolise-t-elle » constamment les mouvements sociaux en général et, particulièrement, le MST ?

Silva – Parce que sa position est très claire : la reproduction du système capitaliste de la même façon dont il est structuré. La diabolisation n’est pas une création de la revue, elle suit un modèle international, celui du « modèle de propagande », montré par Noam Chomsky. Tous ceux qui d’une façon ou d’une autre contestent le régime sont des « satans » potentiels. Ceci parce que la figure du diable est très populaire, associée à tout ce qui est négatif, indésirable, au péché. Ainsi, l’utilisation de ces expressions pour se référer aux mouvements sociaux est une façon de ne pas donner au lecteur la possibilité que celui-ci prenne connaissance du programme de ces mouvements. Reste seulement l’information – ou désinformation -, mais chargée lourdement d’idéologie, et prenant en compte seulement le grand capital dans la lutte des classes.

[...]


Lire l’entretien en entier :

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