Par Boaventura de Sousa Santos
Source : Agência Carta Maior, 17/03/2008
Traducteur : Roger Guilloux pour Autres Brésils
En ce qui concerne l’incursion de l’armée colombienne en territoire équatorien, afin d’éliminer un groupe de guérilla des FARC, tout a été apparemment dit ; on dirait l’affaire conclue et couronnée de succès. Mais la vérité est différente. Ce qui est occulté est aussi important que ce qui est révélé.
Première chose occultée : les développements politiques actuels en Amérique latine remettent en cause le contrôle continental dont les États-Unis ont besoin afin de garantir leur libre accès aux ressources naturelles de la région. Il s’agit là d’une menace envers la sécurité nationale des États-Unis et, face à l’échec imminent des réponses « consensuelles » (accès aux marchés locaux et concession de bases militaires), cette menace doit rencontrer une réponse ferme et unilatérale. En d’autres termes, la guerre globale contre le terrorisme arrive sur ce continent - elle est arrivée avec le Plan Colombie mais l’incursion au Moyen-Orient l’a retardée - et elle revêt ici les mêmes caractéristiques que sur les autres continents, à savoir qu’elle s’appuie sur un allié privilégié (la Colombie, Israël ou le Pakistan) auquel on accorde une aide militaire et un accès aux services d’information et d’espionnage, ce qui permet ainsi aux Etats-Unis de se mettre à l’abri de représailles et de réaliser des actions d’envergure à un coût modeste et avec de grandes chances de réussite. Ce programme conduit les pays alliés à l’isolationnisme en contre-partie de cette alliance hégémonique.
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