Composition : Paulinho da Viola
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En 1969, la TV Record organisait le Vè Festival de Musique Populaire Brésilienne. « Sinal fechado », ni samba, ni bossa, chanson expérimentale et différente, traitant de l’impossibilité du dialogue, en pleine dictature, valut le 1er prix à son interprète : Paulinho da Viola.
« Sinal fechado » donnera son nom à un album de Chico Buarque en 1974, album composé presque exclusivement de reprises, du fait de la censure régnant au Brésil.
Extrait traduit d’un entretien avec Paulinho da Viola (1998) :
Cette chanson, comme beaucoup de celles que j’ai faites, a surgi comme un film, en images qui se succèdent confusément et vont alternées, changeant de place. Je me souviens de deux choses quand j’ai commencé à écrire cette chanson. Une est cette personne que je n’ai plus jamais revue, que j’ai connue à Recife, et que j’ai ensuite rencontrée à Rio. Elle passait et, au lieu de s’arrêter et de parler avec moi, passait toujours rapidement [...]. L’autre, c’est l’énorme tension des gens, leur préoccupation. Ce qui est clair dans cette chanson c’est cette tension, créée dans la propre structure, dans l’harmonie. Comme une chose dont on va parler et dont on ne parle pas. [...] Ensuite est apparue l’histoire du feu rouge comme élément symbolique que quelque chose qui est fermé, qui ne laisse pas. C’est la vieille histoire de la contradiction, du vouloir partir, du vouloir sortir, parler, et ne pas pouvoir, parce que le feu est au rouge et peut passer au vert n’importe quand. Quelques temps plus tard, les gens venaient me voir et me demandaient, dans les entretiens, su j’avais fait cette chanson consciemment... pour l’époque que nous vivions. En réalité, ce fut un mécanisme insconscient qui m’a poussé à faire cette chanson. [...]
Olá, como vai | Salut, comment ça va ? |
Eu vou indo e você, tudo bem ? | Ça va, et toi, tu vas bien ? |
Tudo bem, eu vou indo, correndo | Je vais bien, je cours ça et là |
Pegar meu lugar no futuro, e você ? | Prendre ma place dans le futur. Et toi ? |
Tudo bem, eu vou indo em busca | Ça va, je vais à la recherche |
De um sono tranqüilo, quem sabe ? | D’un sommeil tranquille, qui sait ? |
Quanto tempo... | Y a si longtemps… |
Pois é, quanto tempo... | Eh oui, si longtemps… |
Me perdoe a pressa | Excuse moi d’être pressé |
É a alma dos nossos negócios... | C’est la base de nos affaires |
Qual, não tem de que | Oh ! Y a pas de quoi |
Eu também só ando a cem | Moi aussi je vais à cent à l’heure |
Quando é que você telefona ? | Quand est-ce que tu m’appelles ? |
Precisamos nos ver por aí | Faudrait qu’on se revoie des fois |
Pra semana, prometo, talvez | La semaine prochaine, je promets, peut-être |
Nos vejamos, quem sabe ? | Qu’on se voit, qui sait ? |
Quanto tempo... | Y a si longtemps… |
Pois é, quanto tempo... | Eh oui, si longtemps… |
Tanta coisa que eu tinha a dizer | J’ai tant à te dire |
Mas eu sumi na poeira das ruas | Mais j’ai disparu dans la poussière des rues |
Eu também tenho algo a dizer | Moi aussi j’ai quelque chose à te dire |
Mas me foge a lembrança | Mais je m’en souviens plus |
Por favor, telefone, eu preciso beber | S’il te plait, tu m’appelles, il faut que je boive |
Alguma coisa rapidamente | Quelque chose rapidement |
Pra semana... | La semaine prochaine |
O sinal... | Le feu... |
Eu procuro você... | Je t’appelle |
Vai abrir ! Vai abrir ! Vai abrir ! | Il va passer au vert ! Il va passer au vert ! |
Eu prometo, não esqueço, não esqueço | Je promets, je n’oublie pas |
Por favor, não esqueça | S’il te plait, n’oublie pas |
Adeus... Adeus... | Au revoir, au revoir |
(Traduction : Dominique du Forum Bossa Nova)
Interprétation (vidéo) de Paulinho da Viola en 1969 :
Interprétation (vidéo) de Elis Regina en 1978 :
Interprétation (audio) de Elis Regina :
Interprétation (audio) de Chico Buarque :
Et, juste pour le plaisir, une interprétation (vidéo) récente d’une autre chanson de et par Paulinho da Viola :