Sans terre mais non sans voix

 | Par Christophe Ventura

Par Christophe Ventura, co-auteur de En finir avec l’eurolibéralisme, Mille et une nuits, Paris, 2008.

Article publié dans Le Monde Diplomatique d’avril 2009.


Extrait :

Lancée dans les années 1980, la « modernisation de l’agriculture » est peu à peu devenue l’instrument de la mutation générale de l’appareil productif brésilien vers un type de développement intégré au commerce international et à la mondialisation libérale.

Basée sur la mécanisation, la déforestation, l’utilisation croissante des herbicides et des engrais chimiques, cette « modernisation », grande consommatrice en eau pour l’irrigation, s’est révélée dévastatrice pour l’environnement et a généré une exclusion systématique des populations rurales . Elle a transformé le Brésil en atelier de production intensive de monocultures industrielles – soja, canne à sucre, eucalyptus, etc. – afin de promouvoir les secteurs des cultures transgéniques et des agrocombustibles.


En scellant l’alliance entre l’Etat et le lobby agroalimentaire, et en permettant l’appropriation des terres par des entreprises multinationales (Monsanto, Syngenta, Cargill, Nestlé, Basf, Bayer, etc.), le gouvernement de M. Luis Inacio Lula da Silva a donné une impulsion déterminante à ce processus.
Satisfaisant ainsi de larges secteurs de la bourgeoisie nationale, il a fait du Brésil une « puissance émergente » en matière de commerce international. Mais, dans le même temps, et malgré les progrès accomplis, la faim, la pauvreté et les inégalités sociales restent des problèmes structurels lancinants : les choix du gouvernement ont entraîné une réduction continue de la surface cultivable destinée à la production alimentaire, avec, pour première conséquence, la hausse constante des prix des denrées de base, comme le haricot.

On dénombre, au Brésil, quatre millions de familles de paysans sans terre. Le gouvernement estime avoir permis à cinq cent vingt mille d’entre elles d’y accéder depuis 2003, ce que conteste le Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST).

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