Pourquoi nous sommes toujours différents

Prenant prétexte de la fin du « socialisme réel » et d’un certain désenchantement vis-à-vis du gouvernement du Parti des travailleurs (PT), la pensée conservatrice annonce avec une certaine satisfaction la disparition des frontières entre la gauche et la droite. Et pourtant celles-ci resurgissent de partout, par exemple dans l’opposition à la Bolsa Familia, dans les quotas pour l’entrée à l’université et vis-à-vis des activités du Mouvement des Sans terre (MST).

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Par Cláudio César Dutra de Souza et Sílvia Ferabolli


Source
 : Le Monde Diplomatique Brasil - Novembre 2007


Traduction
 : Roger Guilloux pour Autres Brésils


[...]

Lula versus Chavez ? Ceux qui estiment que la gauche sud-américaine est divisée « oublient » que la région n’est pas homogène.

En Amérique latine, par contre, les leaders de gauche les plus éminents actuellement, Evo Morales et Hugo Chavez, effectuent un retour au discours castriste qui, selon de nombreux analystes, est un anachronisme impensable dans le cadre des normes contemporaines. Mais de quelle contemporanéité parlons-nous ? Un capitalisme prédateur ne pourra être adouci qu’avec une gauche plus incisive. Peut-être sommes-nous en train d’assister, en temps réel, à un ensemble de situations historiques d’un passé qui insiste à se maintenir dans le présent. Etant donné que la situation socio-politique de l’Amérique latine diffère, et de beaucoup, de celles des pays développés, nous pourrions demander à ceux qui critiquent Chavez et Morales s’ils connaissent les bases étonnamment archaïques que le capitalisme maintient dans ces pays ; s’ils se rendent compte du travail réalisé par leurs chefs d’Etat, lequel a permis à ces pays de reconquérir, sur la scène internationale, leur dignité et leur souveraineté notamment dans le domaine des ressources naturelles.

Au sujet de ces différences, Jorge Castañeda, dans un article publié dans Foreign Affairs en 2006, se propose d’expliquer aux lecteurs de langue anglaise, qu’il existe deux types de gauche en Amérique latine, l’une moderne et l’autre populiste. Les plus illustres représentants du premier groupe seraient Lula et la présidente chilienne Michelle Bachelet. Le deuxième groupe aurait à sa tête Chavez et Morales. Ce qui a peut-être échappé à la perspicacité de Castañeda, c’est que le Brésil et le Chili sont des pays plus modernes et plus développés que le Venezuela et la Bolivie. Ce qui expliquerait que dans les deux premiers pays, la gauche ait modernisé son discours et sa plate-forme. Déjà, en Bolivie, pays le plus pauvre d’Amérique du Sud, et au Venezuela, qui vit quasi exclusivement de sa rente pétrolière, le soi-disant populisme dont on ne cesse d’accuser les gouvernants, serait peut-être une réponse au populisme fondamentaliste du marché qui a envahi l’Amérique latine à l’époque critique de la globalisation et qui a fortement détérioré les indices sociaux des pays les plus vulnérables ou les plus enclins à suivre ces orientations, comme ce fut le cas de l’Argentine, par exemple.

Se cantonnant à la réalité brésilienne, avec l’arrivée au pouvoir du Parti des Travailleurs (PT), les mouvements de gauche ont traversé une série de crises d’identité, un peu comme s’il s’agissait d’un processus de deuil d’une utopie perdue. Ce qu’ils attendaient du premier gouvernement de gauche au Brésil – une réforme structurelle en profondeur vis-à-vis des règles rigides du néo-libéralisme mondial - ne s’est pas concrétisé. Les intellectuels furent nombreux à assumer des positions tantôt très critiques tantôt très indulgentes dans leur évaluation du gouvernement Lula et notamment ces derniers temps. Si l’on prend en considération les opinions dominantes des grands médias, le Brésil aurait enfin découvert la corruption, le clientélisme et d’autres pratiques soit disant apparues avec le gouvernement du PT, malgré les 500 années d’une « culture de cordialité » que les nouveaux opposants du moment semblent avoir oublié.

[...]


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