Acculé par la population qui exige son départ et l’organisation d’élections anticipées, Michel Temer tente de s’acheter des soutiens au Congrès, donnant encore plus de pouvoirs au lobby de l’agro-business, aux dépens de l’environnement, des petits paysans et des indigènes. A la campagne, cette alliance se manifeste par le massacre de dizaines de travailleurs ruraux. Dans le silence et l’impunité.
La barbarie s’installe au Brésil. Le Président Michel Temer a convoqué ce 24 mai 2017 l’armée contre les manifestants qui exigent sa démission, suite aux révélations de la semaine dernière sur l’achat du silence de députés et juges de la Cour Suprême. Alors que la foule revendiquait l’organisation immédiate de nouvelles élections, la violence des forces de l’ordre – armée et police – renvoyaient les Brésiliens aux pages les plus sombres de leur histoire, celles de la dictature (1964-1985).
A la campagne, la prétendue démocratisation n’a jamais vu le jour. Ce même 24 mai, neuf hommes et une femme liés à la Ligue des Paysans pauvres ont été exécutés par la police dans le sud du Pará, un Etat amazonien. Quelques 14 autres sont blessées par balles. C’est un conflit agraire qui est à l’origine de cette violence : les militants demandaient que la fazenda soit soumise à la réforme agraire. Son propriétaire a cherché à faire monter les enchères, en demandant à l’Etat une compensation supérieure à celle établie par les experts. Devant le blocage, on a envoyé les policiers déloger les paysans. Dans un bain de sang.