Ouverture d’archives

Le président Luiz Inácio Lula da Silva a signé le 18 novembre 2005 le Décret n° 5 584/05, fixant la date limite du 31 décembre 2005 pour rendre publics les documents produits pendant le régime militaire et qui sont conservés au secret sous la garde de l’Agence Brésilienne d’Intelligence (ABIN). Cependant, d’après le Groupe Tortura Nunca Mais (Plus Jamais la Torture) de Rio de Janeiro, aux termes de la Loi n° 11 111/05, signée par l’actuel président le 5 mai de cette année, tous les documents qui constituent une menace pour « la souveraineté, l’intégrité territoriale ou les relations extérieures » resteront secrets. Parmi ceux-ci se trouvent tous ceux qui concernent la Guérilla de l’Araguaia.

« Il est important de souligner que les documents relatifs à la période militaire, doivent, pour être divulgués, passer par le crible de la Commission d’Investigations et Analyse d’Informations Secrètes, formée de représentants de six ministères et du Barreau Général de l’Union, sans aucun représentant de la société civile. C’est cette Commission qui déterminera ce qui pourra être rendu public ou non. Avec le maintien de ces « stratagèmes » pour la libération de documents tenus comme secrets, seuls certains peu significatifs deviendront publics pour racheter l’histoire de cette période », met en garde cette entité.

Pour le Groupe, une fois de plus, l’actuel gouvernement fédéral, continuant une pratique commune aux gouvernements passés, met en scène un « spectacle », une « tromperie », une tentative de plus pour manipuler l’opinion publique, avec pour principale cible les institutions internationales de droits de l’homme. « Il est entendu que le décret a été signé, avec la ferme intention de donner une satisfaction à la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU qui, récemment, a recommandé à l’actuel gouvernement fédéral de rendre publiques les archives de la période de la dictature militaire qui se trouvent protégées par la Loi 11 111/05 ».

L’ABIN doit rendre publics plus de 400 000 documents, entre fiches et dossiers. Le matériel - maintenu secret jusqu’à aujourd’hui par l’ABIN - contient des données d’investigation faites par trois organes gouvernementaux déjà disparus : le SNI (Service National d’Informations), la Commission Générale d’Investigations et le Secrétariat général du Conseil de Sécurité Nationale. Après ouverture, les archives seront transférées de Brasilia aux Archives Nationales de Rio de Janeiro.

Mais, d’après la presse brésilienne, les documents ne seront pas tous divulgués. La loi, approuvée en décembre de l’an dernier, permet de maintenir le secret de textes considérés comme ultra-secrets, « qui pourraient constituer une menace pour la souveraineté, l’intégrité territoriale ou les relations internationales » . Ils sont protégés pour, au minimum, 30 ans.

À l’encontre d’autres pays de l’Amérique Latine, qui ont créé des commissions pour rechercher les abus commis par les militaires et pour punir les officiers considérés coupables, le Brésil garde fermées les archives relatives à cette période - pendant laquelle près de 400 adversaires de la dictature sont morts. Des activistes des droits de l’homme disent que le décret est un pas important, mais qui ne permettra l’accès qu’à des informations marginales. Ces informations n’aideraient pas à découvrir la destinée des corps de 160 Brésiliens encore portés disparus après avoir été capturés par les militaires.

Source : ADITAL - 28 novembre 2005

Traduction : Madeleine Jung
pour Autres Brésils

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