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« La monnaie sociale est un outil pour le développement économique local. L’idée est de faire en sorte que l’argent circule le plus possible à l’intérieur de la communauté et qu’elle y reste », explique Antonio Mendonça, coordonnateur général de la section Commerce équitable et crédit du Secrétariat National d’Économie Solidaire.
Le fonctionnement est simple : le consommateur se rend à la banque communautaire et échange ses reais contre la monnaie sociale en vigueur dans sa ville ou quartier. En payant les commerçants locaux avec cette monnaie, le client bénéficie de nombreux rabais qui peuvent aller jusqu’au 15% de moins que s’il payait en reais. Il devient donc plus avantageux de payer en monnaie sociale lorsque les achats sont effectués au niveau local, ce qui encourage le commerce endogène. En effet, avec le real, les gens ont tendance à acheter davantage dans les supermarchés, méga centres d’achats ou à l’extérieur de la communauté. Avec la monnaie sociale, on encourage les petits commerçants locaux et la production locale.
Pour chaque monnaie émise, la banque communautaire doit détenir l’équivalent en reais. Les monnaies sociales sont ainsi reconnues officiellement par la Banque Centrale. De plus, ceci permet à toute personne de retourner à la Banque communautaire afin d’échanger la monnaie sociale contre des reais et effectuer des achats à l’extérieur de la communauté.
La monnaie sociale circule aujourd’hui dans 33 communautés étendues sur 31 villes brésiliennes. La majeure partie se trouve dans l’État du Ceara. Pour le cas des petites municipalités, la monnaie circule dans toute la ville. Lorsque les villes sont de plus grande dimension, comme la capitale Fortaleza, la monnaie se restreint au niveau des quartiers. L’exemple le plus important de système de monnaie alternative, Banco Palmas, ce trouve dans la communauté de Palmeiras (Fortaleza). Chaque jour, y circule une grande quantité de Palmas acceptés dans 240 commerces, ce qui représente une consommation annuelle de près de 5 millions de Reais. Banco Palmas émet même une carte de crédit, la Palmacard.
Pour plus d’information : www.bancopalmas.org
Traduction et synthèse : Ariane Denault-Lauzier (Chantier de l’économie sociale)