Par Paulo S.C. Neves
Traditionnellement, l’identité nationale au Brésil fut construite autour de l’idée de démocratie raciale. La mise en place, après les années 30, de politiques nationales populistes par un Etat en quête de légitimité qui s’ouvre aux demandes des classes moyennes et populaires urbaines, allait de pair avec le développement d’une idéologie nationaliste basée sur l’idée d’une spécificité positive du peuple brésilien : celle d’être issu du métissage entre Blancs, Noirs et Indiens. Ainsi, du fait que tous les Brésiliens, ou presque tous, étaient issus du métissage, il n’y aurait pas du racisme ou des préjugés raciaux dans le pays, lequel devait être considéré comme un exemple de rapports égalitaires entre les groupes raciaux.
Cette idée, initialement soutenue dans l’ouvrage de Gilberto Freyre, va par la suite devenir l’idéologie officielle du pays, reprise par les gouvernements et par les moyens de communication de masse, laissant des traces profondes dans les principales manifestations artistiques et culturelles du pays.
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