Les orpailleurs clandestins de la forêt guyanaise (2)

 | Par Julien Pignon

2è partie du reportage sur les garimpeiros de Guyane

Importée du Brésil voisin, où elle était utilisée depuis les années 1980, la technique consistant à désagréger la couche alluvionnaire contenant le métal précieux à l’aide de lances à haute-pression (lance monitor) a permis de ré-exploiter des sites anciens, qui avaient été abandonnés.

Les garimpeiros attaquent le sol, courbés sur la lance dont la pression est telle qu’elle peut casser un membre.
Une fois le lit des rivières et leurs berges immédiates réduites en boue, celle-ci est aspirée par une pompe a graviers, déversée sur une table à levée couverte d’une moquette, dans laquelle viendront se prendre les pépites et paillettes d’or. Le reste (boue, sable et graviers) est rejeté plus loin. Le résultat est catastrophique. Outre la déforestation, l’augmentation de la turbidité de l’eau du fait des rejets de boues entraîne une perturbation de l’écosystème aquatique. D’autre part, les tas de graviers et de sable compactés sont totalement infertiles et sont à l’origine de clairière qui seront peut être définitives.

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Pour récupérer cet or fin, il est fait usage de mercure (dont l’usage est officiellement interdit depuis le 1er janvier 2006) pour l’amalgamer. Le mercure est ensuite chauffé et, après évaporation, l’or apparaît.
Encore faut-il que les garimpeiros aient les moyens de s’en procurer, ce qui n’est pas toujours le cas.
On estime qu’il faut 1,2 à 1,3 kg de mercure pour arriver à obtenir un kg d’or.
La majorité de ce mercure se retrouve dans l’environnement, soit par rejet direct, soit par évaporation : les orpailleurs n’utilisant pas de cornue.
De ce fait, ils sont les premiers intoxiqués, suivis par les populations amérindiennes vivant sur le haut des fleuves Maroni et Oyapock, intoxiquées au méthylmercure.


Par Julien Pignon - julien.pignon@free.fr


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